Les représentants du peuple tentent de faire dans le social. Ils ont concentré leurs interventions sur les préoccupations de la population locale et ont appelé à une rationalisation des dépenses et à la lutte contre la dilapidation des deniers publics. Remords. Les députés exigent des comptes du gouvernement, histoire de sauver la face. Ils appellent à une plus grande transparence dans la gestion du budget de l'Etat. Saisissant l'occasion du débat sur le projet de loi de finances 2009, les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont demandé davantage de rigueur dans la gestion des dépenses publiques, appelant à leur rationalisation et à la lutte contre la dilapidation des deniers publics. Chômage, pauvreté, harraga, pouvoir d'achat, manque de prise en charge des populations locales, autant de doléances exprimées par les uns et les autres. Les représentant du peuple tentent de faire dans le social. Ils ont concentré leurs interventions beaucoup plus sur les préoccupations de la population locale. L'insistance est venue principalement de la voix des députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). M.Atmane Mazouz a stigmatisé la lenteur affichée dans la mise en oeuvre de la loi de règlement budgétaire: «Une telle loi permettra aux députés de contrôler l'action du gouvernement et situer les responsables de la gabegie qui ronge les deniers publics», a-t-il dit. Le RCD souligne dans ce cas, l'impératif d'accélérer la présentation de la loi-cadre, en vue de permettre aux représentants du peuple de contrôler les dépenses publiques. Les députés d'El Islah, eux, ont accès leurs interventions sur le volet social. Le député Filali Gouini a souhaité l'amendement la suppression de la taxe sur les véhicules neufs ainsi que la vignette automobile qui n'a plus sa raison d'être. Sur le plan économique, certains députés ont souligné qu'il est nécessaire de dissoudre des entreprises publiques non productives qui représentent une charge pour le Trésor public. Ils ont toutefois appelé au soutien des investisseurs ayant fait leurs preuves. Au volet fiscal, certains députés du FLN ont plaidé pour la lutte et la répression de toute forme de fraude fiscale, recommandant une facilitation des mesures fiscales pour les petits commerçants au bénéfice du Trésor public et en vue d'éviter la propagation du phénomène des commerçants sans registre du commerce. Pour ce qui est du secteur agricole, les députés ont insisté sur la nécessité de réviser le système fiscal relatif aux viandes blanches, la réduction des taxes sur la valeur ajoutée (TVA) dans ce secteur. Ils ont, par ailleurs, demandé la généralisation des cultures stratégiques tel le blé, les olives et les fruits et légumes, pour atteindre une sécurité alimentaire nationale, soulignant l'impératif de soutenir les prix des semences agricoles. Apparemment non convaincus par les assurances du gouvernement, des députés ont mis en garde contre l'élaboration d'une loi de finances pour l'année 2009, sans la prise en considération d'une éventuelle baisse du prix du pétrole et des conséquences de la crise financière mondiale sur l'économie nationale. Ils ont estimé, dans ce contexte, que cette loi de finances devrait prendre en considération la situation économique nationale, régionale et mondiale, où les économies des pays sont devenues de plus en plus interdépendantes. Les députés ont exigé, par ailleurs, du gouvernement de prévoir, dans le cadre de cette loi de finances, un «dispositif» capable de protéger l'économie nationale des effets néfastes de la crise financière que connaît le monde. «Nous exigeons du gouvernement de nous fournir des informations sur les conséquences de la crise financière mondiale sur l'économie nationale», ont-ils insisté. Certains membres de l'APN ont aussi recommandé la poursuite de la relance de l'industrie nationale, relevant, au passage, que l'apport de ce secteur ne représente que 5% du produit intérieur brut (PIB), alors qu'il est de 15% dans des pays voisins. «Les montants des factures des produits industriels importés, à l' instar des huiles industrielles, restent trop élevés, malgré que ces dernières sont fabriquées à partir de matières premières que l'Algérie exporte», ont-ils souligné. Ils ont appelé, d'autre part, les banques à s'impliquer davantage dans la relance de l'économie nationale et à se conformer aux normes mondiales en la matière. Jugeant essentiel d'instruire ces établissements financiers à contribuer dans le financement des PME à même de permettre la création d'emplois et de relancer l'économie nationale. «Les banques étrangères implantées en Algérie accordent, difficilement ou rarement, des crédits destinés à l'investissement et préfèrent ceux destinés à la consommation», ont-ils fait savoir. Ainsi, après s'être assurés un salaire de 30 millions de centimes, les députés tentent de se refaire une virginité après avoir été fustigés par la population.