Ils seraient quelque 90 000 Sahraouis dans les camps de réfugiés de Tindouf à bénéficier de l'assistance du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Unhcr), selon les chiffres fournis, hier, par la chargée de bureau de l'agence, Mme Anne-Marie Messiaen. Lors d'une conférence organisée hier, au Forum d'El Moudjahid, en présence des représentants des 14 agences, fonds et programmes qui composent l'Organisation des Nations unies à Alger, Mme Messiaen a indiqué que la mission de l'Unhcr a recensé 90 000 réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf, «dans l'attente d'un recensement en bonne et due forme», qu'autoriserait le gouvernement algérien, avec lequel son organisation serait en négociation. Ces chiffres ont nécessité des clarifications du représentant du Programme alimentaire mondial (PAM), Ussama Osman, également présent à cette occasion, qui a précisé que le travail humanitaire fourni et qui touche les populations vulnérables dans les camps de réfugiés sahraouis, à Tindouf, n'a pas permis systématiquement de recenser le nombre exact, qui «n'est pas connu» de ses services. Pour sa part, le coordinateur résident du système des Nations unies en Algérie, Mamadou M'baye, a, dans une mise au point, estimé que «le nombre réel des Sahraouis est beaucoup plus important que 90 000 ou 100 000. Mais cela ne concerne que les personnes éligibles à l'assistance (nourriture, eau, etc.)». Il a enchaîné : «Les Sahraouis peuvent être des millions dans le monde, mais l'assistance des Nations unies en concerne que ceux qui sont dans le besoin, suivant la nature des services qui sont fournis.» Dans sa présentation de son agence, la représentante de l'Unhcr a indiqué que le travail d'assistance humanitaire, en Algérie, englobe aussi les réfugiés urbains, notamment quelque 150 réfugiés originaires d'Afrique subsaharienne et 800 demandeurs d'asile, en attendant de déterminer leur statut de réfugiés. L'activité de cette organisation, qui est présente dans 125 pays dans le monde, se résume à apporter assistance à 33 millions de réfugiés, 1 million de demandeurs d'asile et 15 millions de déplacés dans leurs propres pays, essentiellement en Afrique et en Asie. Ayant pour mission d'assurer la protection internationale de réfugiés, le HCR a également pour vocation de rechercher des solutions durables aux problèmes des réfugies, soit par le retour volontaire, l'intégration locale et, si nécessaire, l'installation dans un pays tiers. Au fil du temps, a-t-elle ajouté, cette organisation, dont le caractère apolitique a été souligné par sa représentante, a élargi ses missions aux apatrides, aux personnes déplacées et aux rapatriés. L'Algérie a signé et ratifié la Convention de Genève du 28 juillet 1951 relative aux réfugiés, le 25 juillet 1963. Parlant des missions de l'entité des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, Mme Imane Hayef Ighilahriz a indiqué qu'étant présente en Algérie depuis 2010 seulement, à l'installation d'une coordination de ses programmes, cette organisation travaille dans le but d'œuvrer pour le leadership et la participation à la vie publique et politique, de mettre fin à la violence contre les femmes et au renforcement de l'autonomisation économique des femmes, entre autres. Si à travers le monde, elle a révélé des chiffres assez révélateurs de la condition féminine, entre autres, le nombre de parlementaires, qui atteint les 26% en Europe, n'est que de 9% dans les pays arabes. Elle a aussi levé le voile sur le fait que 40 millions de femmes sont victimes de réseaux de prostitution dans le monde. En Algérie, la condition féminine a énormément évolué, a-t-elle affirmé, estimant que la présence de compétences féminines fait que «le droit d'accès aux postes de responsabilités est fondé». Se relayant tour à tour, les représentants des agences et fonds de la Fao (alimentaire et agriculture), du Bit (travail), Pnud (développement), Unfpa (population), Unicef (enfance), Onusida et Banque mondiale ont parlé, chacun, des programmes mis en œuvre en Algérie. Le coordinateur du résident des Nations unies, M. M'baye, a expliqué, en outre, que la présence des agences des Nations unies en Algérie répond à la requête du pays hôte, mais loin de nécessiter une assistance alimentaire, l'Algérie est un pays donateur, qui a organisé un pont aérien en faveur de la somalie, et contribue au financement de nos bureaux, a-t-il affirmé. L'Algérie attend beaucoup plus une expertise de pointe, une valeur ajoutée, a indiqué Mamadou M'baye à l'occasion de cette table ronde, qui se situe dans le prolongement de la Journée des Nations unies, célébrée hier à Alger. A. R.