Les Rencontres maghrébines de la musique citadine, organisées au théâtre régional Abdelmalek-Bouguermouh de Béjaïa, ont permis une «démonstration» variée et sublime de l'orchestre des «Ahbab cheikh Saddek el Bejaoui». Présenté jeudi en première soirée, cet orchestre a gratifié le public de trois noubas complètes, déclinées sur les modes de Ram'l el maya, H'sine et neqlabet.La soirée a également valu par la mise en place et la présentation d'un orchestre jumelé, composé d'artistes issus des associations de Sadek El Bejaoaui et El Fekhardjia d'Alger, dont l'expérience a visiblement séduit.La formation, articulée autour de deux individualités, a fourni un tableau musical varié, alternant les neqlabate et le hawzi, et pris soin de rendre un hommage appuyé à Saddek El Bejaoaui, en interprétant quelques-uns de ses titres les plus fétiches, notamment Ya Farès B'djaya ou encore Ya aachikine boud el habiba.Le public, issu en majorité du milieu urbain et visiblement connaisseur, dont la présence en force augure du succès de l'événement, notamment avec l'entrée en lice des autres troupes participantes, s'en est délecté à profusion.«Une dizaine d'orchestres tous recrutés parmi les formations connues pour leur travail d'encadrement et de formation et, surtout, pour leur engagement non lucratif en faveur de la préservation et la promotion de ce type de patrimoine», dira le responsable de la communication des rencontres, Fatah Imloul, à propos des troupes participantes.Il s'agit, entre autres troupes, d'El Qaïssaria (Cherchell), El Athmania (Ténès), Rydh al andalous (Blida), Ibn Badja (Mostaganem), l'orchestre Kaddour Darsouni (Constantine) et El Qortobia (Tlemcen), ainsi que de l'association El Fakhardjia (Alger).Sont au programme, également, l'association Saddek El Bejaoui avec un double orchestre (les orchestres féminin et mixte) et l'orchestre Cheikh Omar Chahid d'Oujda (Maroc), la seule formation maghrébine présente à l'événement. Les plateaux, programmés pour chacune des soirées, s'annoncent alléchants avec des expériences de jumelages très prometteuses, notamment entre la troupe de Sadek El Bejaoui et El Fakhardjia, l'orchestre conjoint algéro-marocain.«Tous les styles ont bénéficié, à ce titre, d'une attention particulière, qu'il s'agisse du malouf, la sanaa et du gharnati (Oujda, Tlemcen)», assure-t-on.D'autres activités sont retenues pour animer ces rencontres, notamment des conférences-débats sur le patrimoine immatériel national, en général, et sur celui de la musique andalouse, en particulier. L'occasion sera également saisie pour soumettre au public des titres d'ouvrages traitant de ces thèmes. APS