La perle du Maghreb et de l'andalou vivra du 15 au 19 décembre les rencontres maghrébines de la musique citadine. Une rencontre où l'on verra la participation du Maroc avec deux troupes, Nassim El-Andalouss, et des amateurs de la musique andalouse conduits par le maître de musicologie Driss Sraïri. Malheureusement, la Tunisie et la Libye ont décliné l'invitation. Dix associations locales se déplaceront à Béjaïa et se produiront sur les planches du théâtre Malek-Bouguermouh, cinq jours durant face à un public féru d'un art qui fait tradition et école depuis des lustres. El-Fekhardjia (Alger), El-Othmania (Ténès), Ibn Badja (Mostaganem), Riad El-Andalouss (Blida), Kassaïria (Cherchell), El-Gharnatia (Koléa) Kartobia (Tlemcen), auxquels se sont joints le conservatoire de Constantine et l'école béjaouie avec ses orchestres supérieurs et féminin. Des jeunes talents se produiront en récitals, à l'image de Karim Hamad, El-Hadi Loukem, Fayçal Benkrizi et Imen Sahir. L'événement qui se veut également une rencontre savante verra en marge des soirées, la tenue de conférences, des tables rondes, des expositions avec Fatah Imloul, Abdelkader Bendamache et des maîtres, tels que Bensari, Serri… et le Marocain Sraïri. Il interviendront sur différentes thématiques de ce patrimoine immatériel qui fait école depuis Ibn Hamdis (1055-1132). Le rendez-vous se veut un espace de vulgarisation de l'andalou dans toutes ses variantes, par des associations qui, bien que faisant office d'écoles, sont pour le moins huppées, telles El-Fekhardjia la doyenne ou Ibn Badja, qui a reçu récemment le premier prix de la Sanâa. Placée sous le haut patronage du maire, il sera réhaussé par la présence du wali et de nombreuses personnalitées du monde de l'art. Ce sera aussi un hommage à quinze chouyoukh de la ville, célèbres ou oubliés. Boualem Bouzouzou, Hachemi et Allaoua Mahindad, Sidi Ali Baba Ahmed, Rachid Babouche, Salah Keribèche, El-Mokhtar Ouadah, Chaâbane Merabti, Boualem Cheahi, Rachid Si Moussa, Mahieddine Ouhadji, Zoubir Saadaoui, Rabah Abdoun, Rabah Saïdi seront tour à tour honorés. Quinze maîtres émérites, à l'image de Bouzouzouz auteur de Ya balaredj ya touil , sur cinquante-cinq natifs de cette ville et qui ont fait les beaux jours de cet art. Ils ont été maîtres, amis compagnons ou disciples du ténor et maître incontesté de la ville Sadek El-Béjaoui (1907-1995) qui aura été sa vie durant un artiste et un mythe que cet art compte parmi ses meilleurs. Ce ténor qui a légué tout un patrimoine dont ses enfants Rachdy et Abdeljemil, membres actifs de l'association, se vouent à sa transmission pour la postérité. Ces rencontres en sont une halte, mais aussi un moment d'évocation, de fête que l'association inscrira à son palmarès. Place donc à la sanaâ, au malouf et à l'andalou qui revient à son berceau avec tous ses maîtres ses disciples et ses amoureux.