Le mouvement de redressement du FLN touche désormais les organisations satellites du parti. Un groupe de jeunes, se proclamant membres de la direction et du Conseil national de l'Union générale de la Jeunesse algérienne (UNJA) ont animé, hier matin, une conférence de presse à Alger pour contester l'actuelle direction, d'une part, et annoncer la création d'un mouvement de redressement, d'autre part. L'annonce a été faite dans le local qui abrite le Mouvement de redressement et d'authenticité du FLN à Draria. Tout un symbole.Les reproches faits à Mohamed Madani, actuel secrétaire général, sont multiples. Les animateurs de la conférence de presse, dont Mohamed Boukefda, Yacine Hammal, représentant de la wilaya de Bouira, et Malik Boukebche de Béjaïa, portent des accusations très graves à la fois à l'encontre du secrétaire général de l'UNJA, accusé de détournement des biens de l'organisation et à la fois contre Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, accusé de soutenir «la médiocrité».Les problèmes ont commencé réellement à partir du début de ce mois. Alors qu'il est contesté par une partie des dirigeants, qui ont opéré un retrait de confiance depuis 2007, le secrétaire général, Mohamed Madani (57 ans !), a décidé d'organiser, presque clandestinement, un congrès. Or, selon les contradicteurs de M. Madani, cette rencontre ne répond en aucun cas aux exigences d'une rencontre organique de ce rang. Non seulement, les bases militantes n'ont pas été informées - ce qui est une exigence statutaire dans chaque organisation - mais l'autorisation de la tenue de cette rencontre, reportée une première fois l'an dernier, n'a été délivrée qu'à 17 h. Ce qui pose la question sur le rôle réel de Abdelaziz Belkhadem dont les conférenciers soupçonnent la complicité avec leur adversaire. Pour se faire réélire, accusent encore les militants de l'UNJA, Mohamed Madani a invité, selon eux, «ses amis, qui n'ont rien à voir avec l'UNJA».Pis, les trois orateurs, rejoints par d'autres cadres plus ou moins jeunes - certains des membres de cette organisation juvénile dépassent largement 50 ans -, accusent Mohamed Madani d'avoir cédé une imprimerie de l'UNJA, située à Bir Mourad Raïs, au profit du ministère de la Jeunesse et des Sports en «contrepartie de privilèges», accusent-ils.Pour mettre fin à cette situation qu'ils considèrent «illégale», les adversaires de Mohamed Madani décident de créer «un mouvement de redressement de l'UNJA». Comme première démarche, ces jeunes promettent d'envoyer «une pétition, au plus tard mardi, au ministère de l'Intérieur pour annuler les résultats d'un Congrès qui s'est tenu en 15 minutes». Après, ils comptent aller en justice pour récupérer ce qu'ils qualifient du patrimoine de l'UNJA. Ce n'est pas la première fois que cette ancienne organisation de masse affiliée à l'ancien parti unique connaît des problèmes organiques. En 2004 et en pleine campagne électorale, un mouvement de redressement avait renversé l'ancien secrétaire général de l'UNJA, Abdelaziz Belaïd, à l'époque proche de Ali Benflis. Mohamed Madani avait été intronisé dans l'urgence à la tête de l'organisation. Ironie du sort, ce dernier fait l'objet, depuis 2007, d'un retrait de confiance. Chose qui a empêché les responsables de renouveler les organes de direction de l'UNJA. En somme, cette organisation a toujours été touchée par les répliques des séismes qui touchent le parti-tutelle le FLN.