La mouture du statut particulier du secteur de l'Education, en voie de révision, suscite le mécontentement des professionnels du secteur. Relevant nombre d'insuffisances, ils appellent la tutelle à réviser sa «copie». Le département de Boubekeur Benbouzid a fixé la date du 20 janvier comme échéance aux professionnels du secteur en vue d'apporter leurs «enrichissements». Les syndicats de l'Education ont été destinataires d'une copie de l'avant-projet relatif au nouveau statut particulier du secteur élaboré par la tutelle. Ils ont jusqu'au 20 janvier pour faire part de leurs propositions. Le brouillon, présenté par les services de Boubekeur Benbouzid, a suscité le mécontentement des professionnels du secteur, qui font part de nombreuses «insuffisances». Principal grief des syndicats des travailleurs : le fait que cet avant-projet hypothèque les chances des professionnels, notamment les enseignants à toute promotion au cours de leur carrière. «Le premier constat que nous avons fait, c'est que les propositions que nous avons faites n'ont pas été prises en considération ; de même que nous avons constaté aussi l'avantage de l'administratif sur le pédagogique», note Meziane Meriane, porte-parole du Syndicat national autonome des professionnels de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), dont le conseil national devait se réunir, hier soir, pour débattre de la «copie» de M. Benbouzid. «Ce qui nous déplaît dans cet avant-projet, c'est la gestion de la carrière des enseignants et, particulièrement, ceux du secondaire, explique M. Meriane. Ce que nous avons demandé est d'en finir avec cette injustice qui veut qu'un enseignant recruté en tant que tel le demeure jusqu'au terme de sa carrière, c'est-à-dire jusqu'à sa retraite sans aucune possibilité de promotion.» Le syndicaliste revendique une gestion «horizontale» de la carrière de l'enseignant à travers une évolution en matière d'échelon au bout de 10 ans de travail. Autrement dit, un enseignant recruté dans la catégorie «13», après dix années de service, doit passer automatiquement à la catégorie supérieure. Et ainsi de suite. Or, la proposition de la tutelle, rejetée par les concernés, porte sur une promotion «verticale», avec une possibilité pour l'enseignant d'être promu proviseur, proviseur principal, etc. «Il faut donner la chance au maximum de fonctionnaires de gravir les échelons, tout en demeurant actifs au plan pédagogique», suggère M. Meriane. De son côté, Messaoud Amraoui, chargé de la communication à l'Union nationale des professionnels de l'enseignement et de la formation (Unpef), a indiqué que le syndicat est en voie de finalisation d'une étude comparative entre le statut particulier du secteur de l'Education et les autres secteurs. Et de poursuivre : «Les résultats de cette enquête seront connus au courant de cette semaine.» L'Unpef, selon son chargé de communication, demande «plus de temps» de réflexion. Pour sa part, le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) souligne que sa vision concernant le statut particulier de l'Education porte sur deux principaux axes : promotion des enseignants au grade supérieur après 8 ans d'exercice et la création de nouveaux grades, dont celui de professeur expert ou professeur formateur principal (PFP) avec un classement à la catégorie «16». Le Cnapest, selon son responsable de la communication, Messaoud Boudiba, affirme qu'il faut donner «plus de valeur» aux titulaires des postes spécifiques (PS). Il appelle à revaloriser le point indiciaire. Y. D.