De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali La cinquième édition du Festival international du film arabe d'Oran - désormais Festival d'Oran du film arabe (Fofa) - s'est achevée, jeudi soir, par la consécration du cinéma libanais à travers le film Hala Lawin ? (Et maintenant, on va où ?) de Nadine Labaki qui a emporté le Wihr d'Or dans la section longs métrages. Le prix de la meilleure interprétation féminine a été attribué à Claude Msoba Paz alors que le prix du meilleur scénario est revenu au le trio Nadine Labaki, Rodney El Haddab et Jihad Hadjilia.Lors de la remise des trois prix, la présidente du jury, la Tunisienne Fatima Ben Saadain, avait indiqué que Hala Lawin ? avait eu les suffrages de l'ensemble des membres du jury, impressionnés par sa qualité artistique et sa portée politique. Connue sur la planète cinéma pour Caramel (long métrage sur le quotidien des femmes de Beyrouth qui a été réalisé en 2007), Nadine Labaki a réussi à (re)mettre en relief le combat des Libanaises pour arracher les hommes à la guerre (quels qu'en soient les motifs et, en l'espèce, il s'agit de la guerre des religions) et les amener à plus d'humanisme et de tolérance.Le prix du meilleur réalisateur a été, lui, attribué à l'Egyptien Khaled Youcef pour Kaf El Kamar. Quant au prix du meilleur acteur il est revenu - fait inédit dans les annales - conjointement à Ibrahim El Bakali et Lotfi Saber, acteurs marocains âgés d'une dizaine d'années qui, par leur naturel et leur aisance dans le film Majid de Nassim Abbasi, ont réussi à bluffer le jury et à coiffer au poteau leurs rivaux adultes. Le prix spécial du jury a été attribué à Dima Brando, de Rédha El Bahi, réalisateur tunisien et grand admirateur de l'acteur américain Marlon Brando. Le prix du meilleur espoir est, lui, revenu à Andalousie mon amour du Marocain Mohamed Nadif, alors que les encouragements du jury sont allés à Asma de l'Egyptien Amr Salama, film qui, basé sur une histoire vraie, évoque la dure réalité des femmes égyptiennes atteintes par le virus du Sida.Dans la section courts métrages, le Wihr d'Or est revenu à Hayat Kassira, du réalisateur marocain Adil El Fadle, film de 16 minutes qui raconte les aventures de Zaher, enfant né dans des conditions difficiles qui part à la recherche d'une vie meilleure. Le prix du spécial jury a, lui, été attribué à Hawas (Sens) de l'Egyptien Mohamed Ramadan, autour des sentiments d'amour qu'une infirmière voue à son patient comateux. L'histoire retiendra, enfin, Dar El hadith, histoire d'un lieu de culte et de savoir de Saïd Oulmi, documentaire traitant de la Medersa de Tlemcen et son rôle éducatif et culturel sous la direction de Cheikh Bachir El Ibrahimi. Il est le seul et unique travail algérien à avoir été récompensé par un premier prix, à l'issue de cette cinquième édition du film arabe.Lors de la cérémonie très moyenne de remise des prix qui eu lieu au Centre des conventions d'Oran (et s'est achevée par une soirée musicale maghrébine animée par des artistes algériens, marocains et tunisiens), les lauréats égyptiens ont saisi l'occasion pour réaffirmer la volonté de leur peuple de continuer à se battre pour en finir avec toutes les dictatures.