La Côte d'Ivoire n'a pas dérogé à la règle qui marque toute élection sur le continent africain et qui consiste à tenir des présidentielles qui finissent toujours par des violences meurtrières et la prise du pouvoir par la force. En 2011, le Président sortant de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, a quitté le pouvoir comme un vulgaire voleur après avoir été arrêté par les forces armées de son rival Alassane Ouattara, devenu depuis le 11 avril le nouveau chef de l'Etat du pays. La victoire d'Alassane Ouattara a eu lieu dans le sang. Des centaines d'Ivoiriens sont tombés dans les combats qui ont opposé les partisans des deux principaux candidats. Des milliers d'autres Ivoiriens ont fui ces violences vers les pays voisins pendant que des charniers étaient découverts dans de nombreuses provinces, aussi bien dans le fief de Ouattara que dans celui de Gbagbo. Après plusieurs affrontements sanglants, les troupes d'Alassane Ouattara ont réussi à atteindre la capitale Abidjan où se trouve aussi une base militaire française, forte de près d'un millier de soldats. Il a fallu plusieurs jours de combats à l'arme lourde pour avancer sur le palais présidentiel où se terraient Laurent Gbagbo et son entourage qui a fini par déposer les armes et se rendre. Mais Laurent Gbagbo n'a pas voulu accepter sa défaite électorale et militaire et a résisté jusqu'à la dernière minute. Il a fallu en fait une opération commando pour déloger le Président sortant de sa cachette. Officiellement, ce sont les forces loyales à Ouattara qui ont conduit cette opération mais des voix affirment que l'arrestation de Gbagbo n'aurait pas pu se faire sans l'aide des troupes françaises de la base militaire d'Abidjan. Dès le départ, la France a soutenu la victoire de Ouattara, tout comme l'ensemble des pays occidentaux. A l'investiture de Ouattara, le France a dépêché de nombreuses personnalités politiques, à leur tête le Président Nicolas Sarkozy. Si ce n'était pas les réseaux bien rodés de ce qui est communément appelé la Françafrique, Alassane Ouattara aurait peut-être tenté sa chance une autre fois et Laurent Gbagbo n'aurait pas fini dans les geôles de La Haye, en attendant son jugement par la Cour pénale internationale. L. M.