Photo : Riad Par Bahia Aliouche Durant la semaine prochaine, la marine iranienne va lancer une manoeuvre de dix jours à l'est du détroit d'Ormuz, l'une des principales voies maritimes pour les cargos de brut, ce qui pourrait réactiver les primes au risque sur les marchés de pétrole. L'Iran, menacé par l'Union européenne d'un embargo sur ses exportations de brut, est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et contrôle la route stratégique du détroit d'Ormuz, par lequel transitent 40% du trafic maritime pétrolier mondial. «Comme l'économie mondiale ne risque guère de s'améliorer au premier trimestre 2012, la direction des prix du pétrole dans les prochaines semaines dépendra énormément de la mise en place ou non d'un embargo européen sur le brut iranien et de la manière dont Téhéran réagira», estimait Olivier Jakob.Aussi, un regain de violences en Irak après le retrait des troupes américaines montre, selon des experts de JBC Energy, que «les dangers dans la région s'intensifient, et l'annonce d'exercices en mer de l'armée iranienne n'est pas pour apaiser les relations de Téhéran avec les Occidentaux».Sur le plan économique, la vente de nouvelles maisons aux Etats-Unis a augmenté de 1,6% et les commandes de biens durables ont accusé une hausse de 3,8% en novembre, ce qui a ajouté plus de signes positifs à l'économie du pays, le principal consommateur de brut au monde. Par ailleurs, ces signes positifs montrent que les Etats-Unis seraient en passe de réaliser un redressement économique et pourraient avoir besoin de plus de pétrole. Les prix du baril avaient été tirés vers le haut jeudi par un regain d'optimisme sur la demande énergétique des Etats-Unis après des indicateurs encourageants.Ainsi, la hausse du moral des ménages américains s'est accélérée en décembre, et les nouvelles inscriptions au chômage sont tombées à leur plus bas niveau depuis avril 2008 la semaine dernière.«Ce sont des chiffres prometteurs (...) mais les perspectives de la première économie mondiale restent toujours moroses, comme est venu le rappeler jeudi la révision en baisse de la croissance américaine au troisième trimestre», tempéraient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.Au cours de la semaine passée, des progrès ont été réalisés dans les efforts contre la crise de la dette en Europe. La Banque centrale européenne a commencé à offrir, pour la première fois, des prêts à échéance de trois ans aux banques de la zone euro, un geste destiné à éviter le manque de liquidités dans la région. Suite à cette décision, la confiance des marchés financiers a été fortement stimulée. Cependant, avant les fêtes de Noël, le volume des transactions a continué de baisser au cours de la semaine, ce qui rend le marché encore plus volatile. Le baril de «light sweet crude» pour livraison en février a augmenté de 15 cents, soit une hausse de 0,15% pour s'établir à 99,68 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Au cours de la semaine, il a accumulé une hausse de 6,15 dollars, soit +6,58%. A Londres, le baril de brut Brent pour livraison en février a augmenté de 7 cents pour atteindre 107,96 dollars. Au cours de la semaine, il a accumulé une hausse de 4,61 dollars, soit +4,46%.