Abdelhamid Mehri, grande figure du Mouvement national et de la vie politique algérienne, a été évacué lundi soir à l'hôpital central de l'armée de Aïn Naâdja, dans la banlieue d'Alger. Un premier bilan général, préalablement effectué, n'a révélé aucune anomalie. Toutefois, selon des informations concordantes, l'ancien ministre et secrétaire général du FLN, post-Octobre 1988, souffre de difficultés respiratoires dont les médecins n'arrivent pas encore à déterminer l'origine.Enfants d'El Harrouch, où il est né en avril 1921, dans la région de Skikda, il est l'un des géants de la politique en Algérie. Le parcours politique de Si Abdelhamid Mehri a commencé avec l'engagement précoce dans les rangs du Parti du peuple algérien (PPA). Après cette grande école du nationalisme algérien, le futur centraliste du MTLD, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, rejoint le FLN, le parti du 1er Novembre 1954. Arrêté en novembre 1954, il sera détenu jusqu'en avril 1955. Quelques mois plus tard, il est désigné au sein de la délégation extérieure du FLN avec rang de membre du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA). Membre du Comité de coordination et d'exécution (CCE), il sera ensuite ministre des Affaires nord-africaines dans le premier GPRA, le Gouvernement provisoire de la République algérienne. Puis, ministre des Affaires sociales et culturelles dans le second GPRA, il sera directeur de l'ENS, l'Ecole normale supérieure, ministre et ambassadeur dans l'Algérie indépendante. Après les émeutes sociales d'octobre 1988, il sera secrétaire général du FLN après l'adoption de la Constitution libérale de 1989. Il engagera le parti sur la voie d'une rénovation démocratique, finalement contrariée en 1996. Il restera politiquement très actif et partenaire inlassable de toutes les initiatives patriotiques et démocratiques. Nous souhaitons un prompt rétablissement à ce valeureux homme de principes, vaillant et indéfectible militant de la démocratisation du pays.