La première semaine de grève des hospitalo-universitaires prend fin aujourd'hui, avec un taux de suivi estimé par le syndicat à 95%, durant la période des trois jours d'arrêt d'activité des soins. Le mouvement protestataire pourrait être reconduit dimanche prochain pour une même durée. C'est ce sur quoi vont porter les discussions au sein de l'assemblée générale prévue au CHU Mustapha à Alger. Contacté par téléphone, le Dr Rachid Belhadj du bureau national du syndicat représentant la corporation (Syndicat des professeurs chercheurs et maîtres-assistants) a rassuré que les activités de soins se déroulent normalement dans les services de pédiatrie, ceux du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), dans les services et centres de traitement des maladies respiratoires, les urgences médicales, ainsi qu'au niveau des hospitalisations. Aucun de ces services n'est concerné par le mouvement de grève par souci «d'assurer aux malades les soins au moment nécessaire». Des traitements lourds qui n'attendent pas. En revanche, les consultations pour les personnes non hospitalisées, les interventions chirurgicales considérées comme non urgentes et les travaux d'exploration sont tous reportés. Pour le moment, il est difficile de savoir s'il y a perturbations réelles au niveau des établissements en grève, en ce qui concerne particulièrement le déroulement des interventions chirurgicales. Mais une chose est sûre, si la grève se poursuit encore, les conséquences seront lourdes sur les personnes malades et leurs familles. Pour rappel, les hospitalo-universitaires ont décidé de recourir à une grève nationale de trois jours chaque semaine pour dire leur colère contre les perturbations récurrentes en matière d'approvisionnement des structures hospitalières et des officines de pharmacie en médicaments. Ils réclament la mise en place d'une commission d'enquête sur les causes réelles des pénuries de médicaments signalées plusieurs fois dans différentes wilayas du pays au moment même où la facture d'importation ne cesse de croître. Autres revendications : l'amendement du statut particulier, la révision du régime indemnitaire, le traitement du dossier des logements de fonction et autres doléances d'ordre socioprofessionnel.Par ailleurs, il est nécessaire de souligner que les hospitalo-universitaires ne sont pas les seuls à remettre sur table leurs revendications. Les praticiens, et peut-être même les praticiens spécialistes, sont aussi sur le point d'annoncer de nouvelles actions protestataires. Ceci en réaction aux rumeurs qui circulent, depuis quelques jours, sur une instruction donnée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, concernant l'amendement des statuts particuliers. Une instruction qui interdit aux ministres de l'Education nationale et de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière d'engager un nouveau débat sur le dossier (révision des statuts particuliers). Et ce, au moment où les syndicats s'attendent à une décision contraire qui serait à même de résoudre définitivement les problèmes en suspens. K. M.