Après avoir séduit le public béjaouï, la promotion 2011 de l'atelier de formation Béjaïa Doc débarque à Alger pour trois projections, aujourd'hui à 18h30 au Centre culturel français, vendredi prochain à 17h30 au ciné club Chrysalide et le lendemain à 13h30 à l'Institut supérieur des arts du spectacle et de l'audiovisuel de Bordj El Kifane (ISMAS). Trois dates, trois séances de projection pour découvrir ou redécouvrir six documentaires réalisés par les jeunes stagiaires de l'association Cinéma et Mémoire. Cette association œuvre, depuis sa création en 2007, à «construire un pôle de formation et de production spécialisé dans le cinéma documentaire», avec pour objectif de «favoriser l'expression artistique et citoyenne des jeunes Algériens par l'utilisation de l'outil audiovisuel».Et autant le dire, l'expression citoyenne sera au rendez-vous en ce mois de janvier, puisque les thèmes abordés par les jeunes réalisateurs qui signent les six documentaires à l'affiche, sont au cœur de problématiques partagés par bon nombre d'Algériens et d'Algériennes. Ainsi, Ferhat Moulai présentera Heureusement que le temps passe, un portrait touchant d'un jeune supporter de l'équipe nationale de football victime d'un grave accident de voiture et paralysé depuis, avec en filigrane une critique du système hospitalier et une leçon de courage et d'amitié. Si ça changeait du Constantinois Nabil Chaouch-Teyara qui pose la problématique de la sauvegarde de l'environnement et du manque de culture écologique dans sa ville. Drifa Mezenner, dont le documentaire avait fait forte impression à Béjaïa, présentera, avec J'ai habité l'absence deux fois, une réflexion profonde et originale sur le thème de l'exil et son impact sur l'environnement familial, avec en prime, un regard sur la tragédie algérienne de ses vingt dernières années à tavers le prisme d'un quartier de la Capitale. L'amour chez les jeunes sera aussi évoqué lors de ses projections avec Uzzu de Sonia Ahnou. Notre confrère de Liberté Yacine Hireche présentera, quant à lui, Où est Fanon ? Un portrait touchant et drôle d'un patient du psychiatre martiniquais qui vit toujours à l'hôpital de Blida. Enfin, Tarek Moknache nous parlera d'architecture et d'espace urbain avec Block House, une œuvre originale où mémoire des lieux, vision de la ville, se mêlent à une poésie mesurée et non dénuée de lucidité. Trois rendez-vous donc pour apprécier et débattre avec les réalisateurs de leurs premières œuvres qui gagnent à être connues et diffusées. F. B.