L'émir du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, s'est dit favorable à l'envoi par les pays arabes de troupes en Syrie afin de faire cesser la violence dans ce pays. Dans un entretien à la chaîne américaine CBS, l'émir a déclaré : «Afin de mettre fin à la tuerie, un certain nombre de soldats devraient se rendre sur place». Le média américain a souligné que l'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se prononcer publiquement en faveur de l'envoi de troupes en Syrie, où la crise politique a fait au moins 5 000 morts depuis dix mois selon les Nations unies. Les exactions se poursuivent en Syrie malgré la présence - critiquée pour son inefficacité - depuis le 26 décembre de dizaines d'observateurs arabes, chargés de surveiller l'application d'un plan de sortie de crise. Le chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a déclaré vendredi que la Ligue «examine en ce moment si le maintien de la mission est bénéfique, face à la poursuite des violences». Quatre cents personnes ont été tuées en Syrie depuis le début de la mission des observateurs de la Ligue arabe, a annoncé mardi dernier un responsable de l'ONU. Interrogé sur l'influence de la chaîne du Qatar al-Jazeera sur les révolutions qui secouent le monde arabe depuis un an, l'émir a reconnu que cela lui a posé «beaucoup de problèmes» avec les dirigeants des pays arabes. Mais il a ajouté que son pays soutenait «les peuples de ces pays, qui réclament justice et dignité. S'il s'agit d'influence, je pense que c'est une saine influence». D'un autre côté, le chef de la Ligue arabe a déclaré que la mission des observateurs arabes en Syrie serait réévaluée lors d'une réunion le 21 janvier au Caire. «Il n'y a eu jusqu'à présent que des résultats partiels. La Ligue arabe cherche à arrêter l'effusion de sang et la mission a besoin d'être réévaluée», a dit Arabi, à Mascate. «C'est ce que va examiner la prochaine réunion ministérielle arabe sur la Syrie, prévue le 21 janvier au Caire». Des interrogations restent néanmoins en suspend. Insinuait-il un éventuel retrait des observateurs de Syrie ou un réexamen pour rendre la mission plus efficace ? Un nouveau rapport du chef de la mission des observateurs sur le terrain est attendu le 19 janvier. La Ligue arabe a décidé, mercredi dernier, de surseoir à l'envoi de nouveaux observateurs en Syrie après une attaque contre sa mission lundi, au cours de laquelle trois observateurs ont été légèrement blessés. La répression de la révolte par le pouvoir de Bachar al-Assad se poursuit sans répit malgré la présence, depuis le 26 décembre de dizaines d'observateurs arabes, chargés de surveiller l'application d'un plan de sortie de crise accepté par Damas. Arabi a indiqué que la Ligue arabe «examine en ce moment si le maintien de la mission est bénéfique, face à la poursuite des violences». Les opposants syriens veulent que la Ligue arabe transmette le dossier syrien à l'ONU. R. I.