Durant les prochaines années, les incertitudes économiques pesant sur la zone euro, en particulier, annoncent une croissance gazière probablement moins rapide que celle enregistrée ces dernières années. Et, elle le sera davantage, dans le contexte actuel où des pays européens, La France en tête, se sont fait priver de leurs précieux AAA. Cette tendance est toutefois tempérée par certains chiffres. En effet, la demande mondiale en gaz naturel pourrait progresser à un rythme toujours soutenu de l'ordre de 2,5% à 2,7 %/ en 1010-2012. 2012, stimulée par le dynamisme des marchés émergents et en voie de développement, et par des prix compétitifs dans les pays industrialisés (secteur électrique) favorisant le gaz naturel. Il faut dire que ce sont les pays émergents qui sont en train de tirer vers le haut l'économie mondiale. Reste à savoir si cette dynamique va tenir. Les prix du charbon et des produits pétroliers, en hausse sur les deux dernières années, pourraient rester sous pression à court terme, en raison notamment des besoins de la Chine, relèvent certains experts. Et la question de l'offre ? Pour ce qui est de l'offre disponible, des prévisions indiquent que la capacité de production globale s'élèvera à plus de 3,370 Gm3 en 2012. Et ce n'est pas peu. Dans les prochaines années, il est probable que l'écart entre la demande et l'offre disponible globale de gaz naturel se resserre rapidement, annonçant l'émergence de tensions probables sur les marchés à partir de 2013. Les perspectives du marché international de GNL illustrent, en fait, ce retournement des marchés. Des scénarios ? La demande globale de GNL pourrait afficher un taux de progression de l'ordre de 6 %/an sur les cinq prochaines années, sur la base des hypothèses suivantes : une croissance économique soutenue dans la zone OCDE de l'ordre de 2,5 %/an, avec des taux particulièrement élevés (+ de 4 %/an) au Mexique et en Corée. Dans les cinq prochaines années, la mise en opération prévue de dix nouveaux trains de liquéfaction, qui étaient en cours de construction, devrait apporter une capacité supplémentaire de 64 Gm3, portant la capacité de liquéfaction mondiale à plus de 425Gm3/an à la fin 2015. Malgré des retards dans le démarrage de certains projets de regazéification dans les pays développés en raison d'un contexte économique défavorable (demande insuffisante et excédent de capacités), la capacité de regazéification mondiale pourrait passer de presque 775 Gm3/an 1er janvier 2010 à plus de 1 020 Gm3/an à fin 2015, en parallèle avec l'expansion rapide du commerce GNL mondial. Parmi les développements majeurs observés ces dernières années, on peut mentionner le démarrage du terminal de Meijillones au Chili (+ 3,3 Gm3), la mise en service de la deuxième phase du terminal de South Hook (+ 10,4 Gm3) et de la troisième phase d'expansion du terminal de Grain LNG (+ 6,7 Gm3) au Royaume-Uni, ainsi que l'inauguration récente d'un terminal flottant dans le port de Jebel Ali à Dubaï (+ 4 Gm3). Par ailleurs, l'usine de Golden Pass aux Etats-Unis a été mise en chantier, alors que le terminal de Dabhol en Inde a déjà reçu sa première cargaison au premier trimestre 2011. Les projets de regazéification en cours de construction dans le monde et qui entreront en opération sur la période 2011-2015 représentent une capacité totale de plus de 95 Gm3, qui comprend 32 Gm3 en Europe, 27 Gm3 en Amérique du Nord (Etats-Unis, Mexique) et 37 Gm3 en Asie, dont près de 20 Gm3 en Chine. Dans cette dernière région, des terminaux sont en construction dans de futurs nouveaux marchés importateurs de GNL (Singapour, Thaïlande). Des projets de regazéification sont même envisagés dans des pays producteurs majeurs, comme l'Indonésie et la Malaisie. Et l'industrie gazière algérienne dans tout cela ? Le nouveau ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, veut recadrer la législation sur les hydrocarbures, la rendre plus attractive pour l'investissement étranger. Yousfi veut renforcer la position de Sonatrach en matière d'exportation du GNL et surtout mettre en place les conditions nécessaires favorisant l'exploration de schiste. L'Algérie, tout comme d'autres pays exportateurs de gazn, a été fortement affectée par la dégringolade des prix du gaz ces dernières années. Y. S.