La croissance en Algérie est susceptible de rebondir en 2012, selon la dernière note de conjoncture de la Coface (la Compagnie française d'assurance du commerce extérieur). Cette prévision repose sur une possible augmentation de la production pétrolière et gazière ainsi que du volume élevé des dépenses publiques dû aux différents programmes d'investissements publics. La note de la Coface évoque d'autres facteurs. Il s'agit de l'augmentation des salaires du secteur public et des subventions des produits de première nécessité qui permettront de soutenir la consommation privée. L'analyse faite par la Coface n'est pas très optimiste quant à l'environnement des affaires pour les investissements privés. «Leur progression risque d'être bridée par une insuffisance de financement notamment», relève la compagnie française. Autrement dit, même si l'Etat continue à financer des infrastructures de base, il y a toujours la rente pétrolière pour combler le déficit budgétaire. La Coface souligne, à ce propos, que «les revenus des hydrocarbures en réserve dans le Fonds de régulation des recettes, permettent de financer ce déficit, d'autant que le pays bénéficie d'un faible endettement public». La compagnie ajoute que «grâce aux exportations d'hydrocarbures et à des cours devant rester élevés, les balances commerciale et courante seront excédentaires en 2012». La Coface explique par deux facteurs ses prévisions de maintien à un niveau élevé des exportations d'hydrocarbures. Le premier, c'est la mise en service en 2011 du gazoduc Medgaz entre l'Algérie et l'Espagne. Le second, c'est l'apport des unités de gaz naturel liquéfié en 2012. Il reste cependant bien établi que la situation économique et financière dans la zone euro laisse planer des incertitudes. «L'Algérie est toutefois tributaire de l'Europe pour son commerce extérieur et les perspectives moroses dans cette zone pourraient freiner les ventes algériennes», indique la Coface. Au sujet de l'évaluation du risque, la Coface a maintenu l'Algérie au niveau A4. L'environnement des affaires en Algérie a été, quant à lui, classé au niveau B. Concernant la croissance du PIB, le même organisme indique que l'Algérie a atteint 3% en 2011. Il sera de 3,6% en 2012. La note de conjoncture de la Coface livre également d'autres chiffres qui évoquent les bilans de 2011 et les prévisions de 2012. A titre d'exemple, l'inflation moyenne annuelle est de 4,0% en 2011, elle passera à 3,5% en 2012. Le solde budgétaire a été de -3,0% (2011) et sera de -4,0 % (2012). Le solde courant/PIB est de 10,0 % (2011) et prévu à 5,0% (2012). La dette publique a été de 8,1% en 2011, elle passera à 10,8% en 2012. En termes d'activité commerciale, il a été relevé que les exportations sont estimées à 40% du PIB, alors que les importations sont évaluées à 36% du PIB. Pour ce qui est de l'évaluation risque, la Coface attribue à l'Algérie «une croissance modérée, soutenue par le secteur des hydrocarbures et les dépenses publiques». A souligner, à ce propos, que les évaluations du Risque-Pays se situent sur une échelle de 7 niveaux : A1, A2, A3, A4, B, C, D. Le même rapport met par ailleurs en évidence «l'amélioration de la situation sécuritaire et les restrictions visant les importations et les investissements étrangers visant à protéger les intérêts économiques du pays et de promouvoir les industries nationales». A. Y.