Photo : Riad De notre envoyé spécial à Oran Ali Boukhlef Le mauvais temps qui sévit sur le nord du pays depuis quelques jours a failli gâcher la fête dans la ville d'Oran. Il a plu des cordes, en effet, dans l'Oranie depuis 48 heures, mais cela n'a pas empêché les travailleurs de l'ombre à tenter de bien faire pour accueillir dans de bonnes conditions les deux événements importants que s'apprête à vivre la ville au cours des deux prochains jours. Le sommet extraordinaire de l'OPEP est pris très au sérieux par les autorités locales et les organisateurs dépêchés d'Alger. Mais, comme si cela ne suffisait pas, le président de la République a programmé une visite de travail presque au même moment. Résultat des courses : la ville d'Oran a pratiquement changé de visage. Les rues de l'agglomération et celles de la périphérie, notamment le parcours qui mène à l'aéroport et à l'hôtel Sheraton, ont été systématiquement retapées et embellies. Tous les carrefours de la ville ont vu leur verdure remise au goût du jour. Plus que cela, la présence policière a été renforcée de manière très ostensible, de sorte à dissuader toute tentative. Au niveau de la wilaya d'Oran, aucun responsable contacté n'a réussi à fournir la moindre information. «Tout est concentré au niveau de la présidence de la République. Nous ne sommes pas associés aux préparatifs», a avoué, quelque peu dépitée, une fonctionnaire de la Direction de l'information de la wilaya. C'est la preuve que l'enjeu est de taille. Le même branle-bas de combat est au niveau de l'hôtel Sheraton qui abritera, à partir de demain, la 151ème conférence extraordinaire de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP). La conférence, sur laquelle reposent d'énormes espoirs et regorge d'enjeux, est tellement importante que le nombre de présents risque de dépasser largement les capacités d'accueil des infrastructures réservées. En plus, en effet, des membres des délégations des pays présents, on dénombre pas moins de 257 journalistes -toutes nationalités confondues- accrédités pour une salle qui ne peut contenir que… 300 personnes. Cela posera, certainement, d'énormes problèmes aux équipes du ministère de l'Energie et celles de Sonatrach. Pendant ce temps, la ville vit à un rythme ralenti. Les citoyens vaquent normalement à leurs occupations, même si le mauvais temps a visiblement poussé de nombreux citoyens à rester chez eux. Sur le plan pratique, la première journée de la visite présidentielle sera des plus chargées. Après un bain de foule à l'entrée de la ville, Abdelaziz Bouteflika va visiter, au pas de charge, plusieurs chantiers dans différentes communes de la wilaya, selon le programme fourni par les services de presse de la présidence de la République. Plus de 30 projets seront inaugurés ou inspectés, parmi lesquels ceux liés au logement ou aux infrastructures routières ou ferroviaires, puisque Oran va être dotée, désormais, d'une ligne de tramway. Au deuxième jour de sa visite, Abdelaziz Bouteflika prononcera un discours, très attendu, à l'ouverture de la conférence de l'OPEP. Le chef de l'Etat recevra, également, tous les chefs de délégation des pays participants. Ce sera, en réalité, le point le plus important de la visite présidentielle à El Bahia. Le déplacement en vaut la chandelle dans une conjoncture internationale marquée par la crise économique mondiale. Et la forte présence russe en est une preuve, puisque Moscou sera représenté à un haut rang, avec la présence du vice-premier ministre chargé de l'énergie et du ministre de l'Energie. Abdelaziz Bouteflika regagnera Alger dans l'après-midi de mercredi 17 décembre.
