Amara Benyounès ne croit pas à une «victoire des intégristes» si les électeurs «démocrates» se mobilisent pour aller voter, lors des prochaines élections législatives. De passage hier matin sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la République (UDR) s'est montré extrêmement virulent envers le courant islamiste qu'il qualifie d'intégriste et croit que le courant démocratique et républicain a une chance de gagner cette élection.«Je ne crois pas que les élections prochaines sont déjà faites. Je ne crois pas du tout à la victoire des intégristes. Mais il y a un certain nombre de préalables pour permettre aux démocrates et républicains de gagner ces élections», a-t-il dit. «Nous ne sommes pas des pleureuses et nous allons nous battre pour gagner» les élections, a-t-il encore annoncé. S'exprimant sur la fraude électorale, l'ancien ministre des Travaux publics a mis en garde contre un chantage des partis islamistes. «Le discours des intégristes a évolué. Aujourd'hui, ils disent que s'ils ne gagnent pas les élections, cela veut dire qu'elles ont été fraudées. Même si l'on installe des caméras dans chaque bureau, pour ces gens-là, ne pas gagner au vote signifie qu'une fraude a eu lieu», a indiqué Amara Benyounès, qui avait été reçu, la veille, au ministère de l'Intérieur.Comme alternative à un vote islamiste, Amara Benyounès est convaincu qu'«il faut impérativement que tous les Algériens aillent voter. Le vote massif garantirait la victoire des démocrates et des patriotes. S'il y a un fort taux d'abstention, nous savons ce qui va se passer, à l'image de ce que nous avons vu en Tunisie et au Maroc. L'abstention ne profite qu'aux intégristes». Le chef de l'UDR a rappelé qu'en 1991, «le FIS avait gagné parce qu'il y avait un fort taux d'abstention». «Les islamistes ont un corps électoral qui vote. Il n'y a pas le même réflexe dans le camp des démocrates», rappelle-t-il encore.L'alliance des démocrates est une obsession pour Amara Benyounès. Lui qui rappelle qu'il a soutenu Abdelaziz Bouteflika en 2004 et 2009, a indiqué qu'une rencontre des démocrates est inévitable. «Autant s'y prendre à l'avance, donc. Il n'y a pas d'autre solution pour ce pays en dehors d'un rassemblement des forces démocratiques, patriotiques et modernistes. Soit nous avons l'intelligence de le faire avant les élections, soit cela nous sera imposé après ces élections», a-t-il noté.Sur le plan du programme, le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la république a expliqué que son parti est favorable à une économie de marché. «Il faut aller vite sans aucun complexe vers l'économie de marché. En 2011, 30 000 entreprises privées ont fermé leurs portes. S'il n'y avait que deux employés travaillant pour ces entreprises, cela veut dire que 60 000 Algériens ont été mis au chômage. On ne parle pas de cela, on ne s'intéresse qu'au secteur public. Il faut parler du secteur public, mais il faut penser aux millions d'Algériens qui travaillent dans le secteur privé. Un secteur qu'il faut encourager […]. La relance économique ne peut venir que de l'entreprise essentiellement privée. Si j'étais populiste, je viendrais vous parler du secteur public, caresser les Algériens dans le sens du poil et dire que toutes les choses vont bien», a-t-il dit.Amara Benyounès a annoncé que le congrès de son parti se tiendra les 17 et 18 février prochain. Une chose est désormais certaine : l'agrément de son parti ne fait plus «aucun doute». A. B.