Photo : Sahel Par Faouzia Ababsa La secrétaire générale du Parti des travailleurs persiste et signe. La seule manière de garantir la transparence des prochaines législatives réside dans la nécessité que le chef de l'Etat prenne des mesures courageuses. Mme Hanoune a, de nouveau, dans un entretien accordé à l'APS, appelé le président de la République à donner plus de garanties pour la transparence des élections. Elle a précisé que ces mesures devront combler les déficits dont souffre la loi électorale. Il s'agit de permettre aux représentants des listes électorales d'être présents dans les commissions administratives et d'apposer les photos des chefs de parti sur les bulletins de vote pour faciliter le choix des électeurs. «Il est impératif que le chef de l'Etat prenne des mesures coercitives et sérieuses», a-t-elle précisé. Non sans émettre le souhait du Parti des travailleurs d'un changement de gouvernement. «Pour éviter toute tentative de fraude, le président de la République doit installer un gouvernement non partisan chargé de préparer les élections.» Ce sera donc à ce gouvernement neutre qu'échoira la mission de mettre les moyens matériels, logistiques et humains pour les élections, et non pas à des observateurs étrangers. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, on le sait depuis que des élections pluralistes ont lieu dans notre pays, exprime une aversion inégalée envers la présence d'observateurs étrangers dont la présence, à titre d'exemple, en 1997 et 2002, n'a pu empêcher la fraude massive qui a émaillé les deux législatives. «Ce ne sont pas les observateurs étrangers qui garantiront la transparence des scrutins, mais plutôt le gouvernement qui, non seulement, veillera à ces élections, mais devra également préserver la nation.» Mme Hanoune a réitéré le refus de son parti d'accepter cette fois-ci la fraude «comme ce fut le cas en 2007 où 51 de nos sièges ont été détournés». Et l'hôte de l'APS d'ajouter : «La place du Parti ne fait que se renforcer. Nous avons une intervention continue sur la scène politique. Nous sommes un parti qui s'appuie sur les syndicalistes, les travailleurs et la jeunesse. C'est d'ailleurs sur cette dernière frange de la population que nous comptons pour surveiller le déroulement du vote et combattre toute tentative de fraude.» N'ayant pas figuré jusqu'à présent sur son agenda politique, les législatives seront omniprésentes lors du prochain comité central du PT, compte tenu de l'approche de l'échéance.Par ailleurs, Mme Hanoune a conditionné la forte participation des citoyens aux prochaines élections par, entre autres, de nouvelles mesures qui devront être prises par le chef de l'Etat : «Il faut assécher la colère des jeunes.» A la question de notre consœur sur la crainte de la montée des islamistes au pouvoir, elle a indiqué que l'Algérie demeurait «une exception de par sa nature, sa révolution et son orientation politique et économique». Elle n'a pas manqué de rappeler que contrairement aux autres pays arabes, l'Algérie «a connu l'émergence des islamistes ainsi que la décennie noire», ajoutant que «le pays a également connu auparavant deux printemps, l'un berbère en 1980, et le deuxième qui a vu la jeunesse se révolter en octobre 1988.» Enfin, prônant la véritable démocratie, Mme Hanoune dira que son parti était contre toute exclusion. «Nous ne pouvons pas prétendre être dans une démocratie véritable s'il y a une partie de la population qui est interdite d'expression». Elle appellera de nouveau à l'ouverture d'un vrai débat et à l'actualisation de la charte pour la paix et la réconciliation et d'assainir les dossiers en suspens, à l'image de celui des disparus et des ex-détenus.