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Plaidoyer pour l'actualisation du calendrier national de vaccination Des députés et des spécialistes de la santé recommandent l'introduction de nouveaux vaccins
Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Des spécialistes en pédiatrie recommandent une réflexion au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour une révision future du calendrier national de vaccination. Ils plaident pour l'introduction de nouveaux vaccins, particulièrement les deux vaccins contre les infections à pneumocoques et le virus qui est à l'origine du cancer du col de l'utérus (Papillomavirus). C'est ce qui ressort du débat engagé hier, au siège de l'APN, à l'occasion d'une journée parlementaire ayant pour thème «Optimisation du calendrier national de vaccination» initiée par la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle.Toute l'assistance est unanime sur le fait que la politique nationale de vaccination en Algérie est une grande réussite malgré la «défection» de l'année 1995-1996 qui a vu le retour de la diphtérie et, à un degré moindre, la rougeole. Un fait qui a amené les responsables chargés du secteur à ordonner des rappels. «Je vois que nous sommes tous d'accord sur le fait que nous avons réussi dans notre politique nationale de vaccination. Des millions d'enfants ont été sauvés de la mort grâce à la vaccination. Nous en sommes fiers. Il n'en demeure pas moins que nous devrions être vigilants et avoir une vision d'avenir assez claire pour prévenir de nouvelles maladies et éviter le retour d'anciennes maladies», a affirmé le Pr Smaïl Mesbah, le directeur de la prévention au niveau du ministère de la Santé. De son côté, le Pr Araba du CHU Bab El Oued appuie ces propos et appelle à la préservation des acquis arrachés grâce à l'effort de toute la famille de la santé. Le Pr Araba et d'autres du domaine considèrent toutefois qu'il est temps de penser à une révision du calendrier national des vaccinations, en adéquation avec l'évolution de la situation épidémiologique en Algérie et dans le monde, ainsi que les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). La chose n'est pas facile, pensent ces mêmes spécialistes qui évoquent la cherté des vaccins recommandés sinon souhaités.Toutes les interventions des personnes qui ont plaidé hier pour l'introduction des nouveaux vaccins se sont axées sur le problème du coût. Un obstacle qui n'en est pas un pour le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, intervenu à la fin du débat, contrairement à ses habitudes, pour répondre aux interrogations de l'assistance. «Nous n'avons pas de problème d'argent. Surtout lorsqu'il s'agit d'épargner des vies humaines… Nous avons l'argent et la volonté. Le problème est d'ordre organisationnel.» Le ministre ne voit pas d'inconvénient à ce qu'il y ait révision du calendrier national de vaccination et l'introduction de nouveaux vaccins, mais affirme que rien ne se décidera sans engager une réflexion sereine et profonde sur la question. Lui aussi soutient donc l'idée de mettre en place un comité national des vaccinations, regroupant des spécialistes en pédiatrie et des techniciens du domaine : «Ce comité aura pour mission de débattre de toutes les questions en relation avec la vaccination… Je ne fais rien sans consultation des spécialistes du domaine.» M. Ould Abbès recommande toutefois de ne pas faire dans la précipitation : «Le débat sur le vaccin contre le Papillomavirus est controversé. Certains sont pour l'introduction du vaccin, d'autres sont complètement contre… Nous ne pouvons pas décider de son introduction dans notre calendrier de vaccination, alors qu'il ne fait pas l'unanimité ailleurs dans le monde.» Un exemple parmi d'autres pour dire que le sujet n'est pas à prendre à la légère. Le ministre a bien raison d'insister sur ce détail. En effet, il est peut-être nécessaire de penser à actualiser le calendrier des vaccinations pour faire barrage à de nouvelles infections et maladies mais une grande question s'impose d'elle-même : «Des laboratoires pharmaceutiques ne sont-ils pas derrière les députés et les spécialistes de la santé pour faire écouler leurs nouveaux produits sur le marché algérien ?». Les jours qui viennent nous le diront.