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Tizi Ouzou a perdu son aspect architectural originel
Ancienne mairie, Grand-rue, bordj turc…
Publié dans La Tribune le 08 - 02 - 2012


Photo : M. Hacène
De notre correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati

Tizi Ouzou. Rond-point du jet d'eau. Ou de la mairie. Le siège de l'ancienne mairie ne peut passer inaperçu. Cette bâtisse à un étage, édifiée à la fin du XIXe siècle, a été conçue pour être ou paraître imposante dans un petit village colonial comme Tizi Ouzou où les constructions dépassaient rarement le siège de la mairie en hauteur. Avec une exception représentée par cette bâtisse ayant deux étages de plus que la municipalité, située à côté de l'actuel siège du tribunal de la ville, mais qui était habitée par le maire en personne. Le siège de l'ancienne mairie coloniale a bénéficié depuis quelques années d'un programme visant sa transformation en musée. Les travaux de restauration ont été achevés, mais le musée n'est pas encore né pour on ne sait quelle raison. A-t-on peur de l'histoire ou des histoires qu'il est appelé à raconter ? Cette bâtisse a été édifiée à la faveur de l'arrivée des premiers colons dans une ville de Tizi Ouzou fondée par l'administration et l'armée coloniales dans le but de pénétration d'une région rebelle qu'il fallait surveiller de très près. Mais aujourd'hui, avec toutes les transformations que la ville des Genêts a subies depuis au moins trente ans, le siège de l'ancienne mairie n'a aucune harmonie avec le reste de la ville.C'est aussi une bâtisse qui donne directement sur la mythique Grand-rue, actuellement portant le nom de l'architecte de la révolution Abane Ramdane. Pour une petite ville comme l'était Tizi Ouzou, la Grand-rue était un boulevard incontournable pour toute la population locale : colons ou autochtones. Comme toutes les constructions de l'époque, l'harmonie était le maître mot dans la politique de sa fondation et de son développement. Des rues et des avenues parallèles et perpendiculaires que même les pentes n'ont pas empêchées. Une harmonie qui a résisté après l'indépendance, mais qui a été vulgairement remise en cause au début des années 1980, à la faveur (ou à cause de) la création des Offices pour la promotion et la gestion immobilière (OPGI). Impliqué dans la création de ce qu'on appelle pompeusement la nouvelle ville, l'OPGI, donc les pouvoirs publics, a complètement défiguré la ville de Tizi Ouzou en créant une cité- dortoir, suite à la réalisation de cases hideuses en guise de bâtiments entièrement consacrés à l'habitation. Dans cette extension de la ville, aucune place n'a été laissée à l'aspect identitaire de la ville. Aucune politique urbanistique ne semble avoir accompagné la politique d'extension d'une ville qui avait certes besoin d'être agrandie pour accueillir ses nouveaux arrivants, mais qui avait aussi besoin d'une étude sérieuse qui prendrait en compte, son architecture originale, sa culture et son identité.Cette politique de défiguration s'est poursuivie et s'est même accentuée durant l'anarchie des années 1990, quand le phénomène des bâtiments de plusieurs étages a fait son apparition au centre de la ville. Les fameuses coopératives se sont chargées d'achever l'aspect culturel et celui architectural de la ville de Tizi Ouzou, en s'implantant dans tous les quartiers périphériques au centre-ville, avant que le cœur de la ville des Genêts ne soit atteint, lui aussi, par le phénomène des hautes bâtisses. Seule la partie nord de l'ancien village colonial a gardé son identité, mais jusqu'à quand ? La ville de Tizi Ouzou, qui a multiplié sa population par six en l'espace de trente ans, n'a pas su ou n'a pas pu préserver son harmonie architecturale, en raison de la précipitation des pouvoirs publics à réaliser des programmes de logement pour faire face à l'exode rural mais aussi pour mettre en œuvre une politique visant à réduire l'impact de la dissidence citoyenne dans la région, en offrant des centaines, voire des milliers de logements à des familles venues de plusieurs wilayas du pays. Pour revenir à la mythique Grand-rue, elle a été complètement dépersonnalisée, il y a quelques années, par la réalisation sur ses deux bouts de deux trémies qui se sont révélées inutiles, et ce, dans la volonté des pouvoirs de réduire les encombrements automobiles. Un véritable gâchis qui peut s'appliquer également à bordj turc de la ville occupé à ce jour par le secteur opérationnel de l'ANP, alors qu'il aurait pu raconter, au moins une partie de la présence militaire turque dans la région. Ses exactions et ses fameux impôts rejetés vigoureusement par la population de la région. Et si l'on va au nord de la ville, vers l'ancienne ville (haute ville), l'on trouvera également des traces de la présence civile turque, caractérisée par des habitations dont l'origine est facile à reconnaître. En effet, les Turcs sont les premiers à introduire l'étage là où ils s'installaient. L'arcade est également une caractéristique des habitations construites par les Turcs au milieu des vieilles habitations traditionnelles kabyles. Mais aujourd'hui, elles disparaissent l'une après l'autre à la faveur du développement démographique au sein des familles qui sentent le besoin de plus d'espace. D'où, les nombreuses démolitions que l'on connaît aujourd'hui, suivies par une reconstruction à trois, voire quatre niveaux. Si certaines habitations n'ont pas connu ce «processus» de démolition-reconstruction, c'est plus par manque de moyens que par la volonté de sauvegarder une architecture qui raconte l'histoire de la ville de Tizi Ouzou. A travers tous ces exemples, Tizi Ouzou aura définitivement perdu son harmonie, son aspect architectural original.


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