De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi Depuis les dernières inondations qui ont été enregistrées à travers le pays faisant plusieurs morts, les citoyens retiennent leur souffle dès les premières averses, sachant que les inondations occasionnent beaucoup de dégâts. C'est le cas de la commune d'El Aricha, située a 80 kilomètres du chef-lieu, qui a vécu une nuit blanche celle de mardi à hier, suite à un orage accompagné de grêle d'une épaisseur de 80 cm, selon la Protection civile. Toutes les issues ont été bloquées et les citoyens «emprisonnés» dans leurs habitations. C'est le cas d'ailleurs de la majorité du quartier «Génie civil» dont la construction remonte à l'époque coloniale. L'ensemble des habitations ont été inondées et certaines se sont écroulées. «L'eau nous a assiégés de partout et nos enfants ont grimpé sur les armoires», nous lance un citoyen avec emportement. Dans cette commune, on constate l'effondrement des maisons et la chute de branches d'arbre, offrant un décor apocalyptique. Heureusement, aucune victime n'a été à déplorer. Grâce à l'intervention de la Protection civile, des passagers à bord d'un camion et d'un véhicule léger ont été secourus. Depuis mardi, les citoyens vivent une véritable psychose et les sinistrés ont trouvé refuge chez des voisins que les inondations ont épargnés. Les désagréments étaient au rendez-vous. La moitié de la population se trouve dans une situation qui laisse à désirer. Les inondations en cascade ne sont guère étonnantes dans cette région steppique qui n'est pas à l'abri face aux crues géantes de l'oued qui traverse la ville. Le maire a déclaré à notre quotidien que 80 familles ont été recensées sinistrées à 100% et que toute la ville a été inondée. Un membre de l'APW, présent au siège de l'APC, Dich Abdelkader, a été approché par les citoyens qui lui ont remis des doléances. Les habitants crient au scandale et au laisser-aller, surtout que la région a connu des inondations pareilles au cours des dernières années. Le quartier «Génie civil» s'écroule en silence devant le silence des autorités. Devant cette situation, le wali a ordonné à l'exécutif de se déplacer sur le terrain et de faire un rapport sur l'état des lieux. Ainsi, un important dispositif (ambulances, niveleuses, Protection civile) se trouve sur les lieux pour assister les citoyens. Dans la ville de Sebdou, les crues ont détruit un pont, et toutes les routes et artères ont été rendues impraticables. Un pont situé dans la localité d'El Farch a été détruit. Du côté de Hammam Boughrara, les crues ont emporté une éperonne et détruit également un pont. Par ailleurs, dans la région de Maghnia, c'est la galère. Certaines habitations ont été inondées et plusieurs routes coupées. De violentes pluies continuent de s'abattre sur la région de l'extrême ouest de la wilaya. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on assiste à de profonds bouleversements, et les pluies qui se faisaient tant désirer sont subitement devenues source d'angoisse. Chaque région connaît son lot de sinistrés. Face au désastre récurrent, tous les acteurs sont interpellés.