De mémoire de citoyen de la région de la Mekerra, les inondations qui ont le plus marqué les esprits et fait des dégâts importants sont celles des années 1960 ainsi que celles survenues le 17 avril 2007. Ce sinistre, rappelons-le, d'un débit estimé à 900 m3/seconde avait occasionné des pertes en vies humaines, notamment la mort du chef de daïra de Moulay Slissen et beaucoup de dégâts matériels. Depuis cette catastrophe, la leçon des inondations semble avoir été retenue par les autorités de la wilaya qui affirment avoir engagé des actions pour protéger les riverains des débordements de l'oued. En effet, selon M. Latab, directeur de wilaya de l'hydraulique, outre l'impact des ouvrages réalisés suite aux dernières inondations de l'année 2007, les travaux de curage et d'élargissement de la section des oueds en amont de Sidi Bel-Abbès, jusqu'à Sidi Brahim, Sidi Khaled, Moulay Slissen, Hassi Zahana et Ras El-Ma ont permis aux eaux des crues de circuler sans encombres. D'autres actions d'amélioration de l'oued ont été lancées et recommandés et entrent dans le cadre de deux programmes. Le premier consiste en l'élargissement de la section de l'oued Mekerra entre Rdjem Dermouche et Boubarnas répartie en 13 lots séparés, travaux de bétonnage du canal de protection de la ville de Sidi Bel-Abbès sur 13 km répartis en 13 lots séparés, travaux de bétonnage du canal de Sidi Mohamed Ben Ali-Sarno sur 7 km, travaux de protection de la commune de Tessala contre les inondations, l'aménagement de l'oued Mazid à Ténira, la rénovation du réseau de collecte des eaux pluviales à Sidi Khaled, les travaux de protection de la zone militaire contre les inondations et l'acquisition de matériel et d'équipement de maintenance des canaux et des oueds en milieu urbain. Le second verra la réalisation de la deuxième tranche des travaux de protection de Merine, Tefessour, Téghalimet, Brinsa, Oued Sebâa et Dhaya contre les inondations. Quant aux actions immédiates recommandées, elles concernent la poursuite des travaux de curage des avaloirs et des ouvrages de protection, le renforcement des avaloirs dans les zones urbaines sujettes à la stagnation des eaux pluviales, le regroupement des moyens d'intervention des communes (hydro-cureurs, camions, pelles mécaniques) et ce, en vue de la création de pool d'intervention à l'échelle de la daïra. Ces actions retiennent d'autres opérations structurantes ayant trait à l'actualisation des POS et des PDAU sur la base des résultats de l'étude d'identification des zones à risques d'inondation, la réalisation de grands travaux intégrés de traitement des bassins versants et la reprise des ouvrages de franchissement (ponts) inadaptés. Ces actions sont justifiées par le fait qu'à Moulay Slissen, l'origine de la crue est due aux eaux de ruissellement véhiculées par l'oued Tadjmout à partir d'El-Gor (wilaya de Tlemcen). Et les causes des inondations dans cette localité sont dues à la présence de deux anciens ponts qui sont sous-dimensionnées et qui empêchent de ce fait le libre passage des eaux. En attendant la démolition de l'ancien pont, une entreprise a été retenue pour entamer cette semaine les travaux d'ouverture d'une brèche sur l'ancien pont de la RN95. Au niveau de Boukhanefis, contrairement aux années précédentes, aucun fait saillant n'a été enregistré, hormis une inondation très partielle de la route départementale reliant cette commune à celle de Sidi Khaled. Ainsi, les travaux de rectification de l'oued Mekerra et la réhabilitation de l'ancien canal traversant la commune de Boukhanefis ajoutés à la réalisation d'un nouvel ouvrage de franchissement de l'oued par le secteur des travaux publics se sont avérés efficients. Au niveau de Sidi Khaled, les seuls désagréments constatés ont été relevés au niveau de la cité des 56-Logements située dans une cuvette en bordure de l'oued et ce, suite à l'insuffisance récurrente du réseau de collecte des eaux. Au niveau de Sidi Lahcène, aucun fait saillant n'est à signaler et la seule contrainte est liée au pont existant sur l'oued Mekerra à l'intérieur de la localité, dont la section est très insuffisante pour garantir le libre passage des eaux de crues sans risque de débordement. Au niveau de Sidi Bel-Abbès, bien que le niveau des eaux ait atteint des cotes très élevées, aucun fait significatif n'a été enregistré et les seuls désagréments enregistrés résultent essentiellement des facteurs dus au retard dans les travaux d'entretien des avaloirs. À Telagh, vu que le niveau des eaux de ruissellement ait atteint des débits très importants, les travaux d'aménagement réalisés sur l'oued Bouzoulay sur 1,5 km ont pu canaliser les eaux sans débordement majeur malgré les dégâts causés à l'ouvrage. Les désagréments subis résultent essentiellement des facteurs suivants : l'insuffisance de la section des ponts existant à l'intérieur de la ville (route de Mérine, la cite des 160-Logements à proximité immédiate de l'oued, l'insuffisance des avaloirs et le débordement partiel des eaux au niveau du passage busé situé à la sortie de la ville sur la route de Dhaya résultant de l'absence d'entretien du canal existant. Par ailleurs, nous apprenons qu'en parallèle aux actions entamées, la direction de wilaya de l'hydraulique avait effectué une étude qui a permis l'identification des zones inondables et qui a fait l'objet d'une étude d'un plan directeur touchant l'ensemble des communes exposées aux risques d'inondations. A. BOUSMMAHA