Ce tarif vise, selon le ministre du Travail, à promouvoir le médicament générique, dans le cadre de la rationalisation des dépenses de l'Etat. Le marché du médicament, en dépit des multiples tentatives de le réorganiser, reste toujours à la recherche des mécanismes qui permettraient un équilibre entre les différents intervenants que sont les médecins prescripteurs, les pharmaciens, les malades et la Sécurité sociale. Ces mécanismes ont été, hier, au centre des propos de Tayeb Louh, ministre du Travail, lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III. Quelque 116 dénominations communes internationales (DCI), formes et dosages de médicaments auxquels correspondent 928 marques différentes, vont être ainsi soumises à des tarifs de référence à partir de janvier 2006, a-t-il annoncé. Ces 116 médicaments, qui représentent 10% des 1 073 médicaments, seront soumis aux tarifs de référence, a ajouté le ministre à l'ouverture de la journée d'information sur les tarifs de référence de remboursement du médicament. “L'instauration d'un tarif de référence du médicament en Algérie est une mesure destinée à promouvoir les médicaments génériques et, par conséquent, s'inscrit dans le cadre de la rationalisation des dépenses pharmaceutiques, sans atteinte à l'accessibilité, ni à l'efficacité ni à la qualité ou la sécurité des traitements”, a-t-il souligné. Pour le ministre, la nouvelle réglementation de remboursement s'impose, d'autant plus que des produits strictement identiques sur le plan médical ont des prix qui varient de manière très importante, pouvant aller de 1 à 10. L'application des tarifs de référence de remboursement “fera gagner à la Sécurité sociale entre 4 et 5 milliards de DA annuellement et sans aucune incidence sur le prix public algérien (PPA)”, a-t-il ajouté. “Les ressources, qui pourraient ainsi être économisées, seront redistribuées et contribueront à l'amélioration des niveaux de prise en charge d'autres soins de santé tels les actes médicaux”, a indiqué le ministre. M. Louh a affirmé, par ailleurs, que cette mesure sera accompagnée d'une série d'actions de facilitation de son application en direction de tous les acteurs concernés : prescripteurs, patients, pharmaciens et de la publication guide qui sera mise à la disposition des prescripteurs. Il est aussi prévu un réaménagement de la convention avec les pharmaciens d'officines pour susciter leur adhésion à la démarche. S'agissant des relations, Tayeb Louh a indiqué qu'il est prévu un réaménagement de la convention actuelle, prévoyant, notamment, la suppression de la domiciliation des assurés sociaux au niveau d'une seule officine. Les tarifs de référence seront un “élément majeur” dans la politique de promotion des médicaments génériques et “contribueront à l'instauration d'un climat de concurrence loyale entre les différentes sources de l'offre du médicament remboursable : importation et production nationale”. À une question sur le non-remboursement de certains médicaments anticancéreux, le ministre a précisé que ces médicaments “sont à usage hospitalier, et ce, dans l'intérêt du malade, notamment pour un meilleur suivi et une plus grande sécurité à leur usage”. “Certains médicaments anticancéreux nouveaux, très coûteux, prévus pour être pris à domicile dans le traitement de certains cancers ne sont pas enregistrés en Algérie”, a-t-il encore ajouté à ce sujet. Par ailleurs, le ministre a indiqué que “1,150 000 million assurés bénéficient du système du tiers-payant et que 5 614 officines sont conventionnées au niveau du territoire national”. De nouvelles dispositions seront également prévues dans le cadre du réaménagement de la convention des officines pharmaceutiques, notamment la suppression de la domiciliation de l'assuré et l'obligation pour le pharmacien de servir la totalité de l'ordonnance médicale. Enfin, et à propos du système de la contractualisation avec les établissements de santé, chère à l'ancien ministre de la Santé, le ministre du Travail a assuré que “ce système verra bel et bien le jour”, rappelant à ce titre les étapes franchies pour la mise en place de ce système à travers les différents décrets exécutifs et la constitution d'un fichier national des affiliés sociaux (Cnas et Casnos). “Les années 2006 et 2007 vont être primordiales pour la mise en œuvre effective du système du contractualisation”, a conclu le ministre. N. S.