Entamé en 1989, achevé en 2004 et inauguré en 2007 après la réalisation des transferts vers Constantine et Mila, le barrage de Beni Haroun, ce grand complexe hydraulique stratégique d'une hauteur de 120 m de hauteur est constitué d'une digue renforcée de 1,5 million de m3 de béton roulé compact. Sa réalisation a coûté à l'Etat la bagatelle de 3 milliards de dollars. Doté d'une station de pompage de 180 Mw et destiné à améliorer et à sécuriser l'alimentation en eau potable de près de quatre millions d'habitants le barrage alimente en eau potable plusieurs régions limitrophes de la wilaya de Mila, notamment les wilayas de Jijel, Constantine, Oum el Bouaghi, Batna et Khenchela. Il fournit également une quantité importante d'eau d'irrigation pour 30.000 hectares d'exploitations agricoles dans les régions voisines, à savoir, les périmètres de Teleghma, Remila, Ouled Fadel, Chemorat et Batna-Ain Touta.Depuis sa réception, ce barrage dont l'exploitation et la gestion a nécessité la mobilisation d'investissements importants de l'ordre de 266 milliard de DA a fait couler beaucoup d'encre en raison des infiltrations constatées (à raison de 1,2 m3/seconde). C'est le Chef de l'Etat, qui a le premier critiqué les malfaçons et les insuffisances de ce projet, qui remonte faut-il le rappeler, à 1968. «C'est une mer qui se déchaînerait», en cas de rupture, avait averti le président de la République qui avait menacé d'abandonner le projet. Il avait même mis en demeure les responsables de l'Agence nationale des barrages( ANBT) de fermer le barrage, à défaut d'engager des expertises techniques étrangères pour détecter l'origine des problèmes d'infiltration des eaux sous les fondations de la rive gauche du barrage, sur lesquelles sont apparues des fissures . Le Chef de l'Etat avait même parlé de risque au cas ou le taux de remplissage dépasserait 500 millions de m3, alors que ses capacités contractuelles sont de 960 millions de m3. Aujourdhui, après les dernières chutes de pluie et de neige, il a largement dépassé ce seuil atteignant un taux de remplissage de 1 milliard de mètres cubes. S. I.