Le président de la République, Monsieur Abdelaziz Bouteflika a poursuivi hier sa tournée dans les wilayas de l'est du pays à Mila. C'est ainsi que le Président a été accueilli dès son arrivée dans cette wilaya par une masse compacte de citoyennes et de citoyens brandissant les portraits du Président et les banderoles de bienvenue. A l'arrivée du cortège présidentiel, des salves de baroud en continu retentissaient en signe de bienvenue à l'illustre hôte des Miliviens. Après un long bain de foule et l'échange de discussion avec les citoyens notamment les jeunes, le Président s'est rendu sur le site de la nouvelle station d'épuration (STEP) de Sidi Merouane, dont l'avancement des travaux est estimé à 32%. Elle est destinée, avec cinq autres infrastructures similaires projetées dans la wilaya de Mila, à la protection des eaux du barrage de Beni Haroun contre la pollution en amont et en aval. Cette station d'épuration présente une capacité de 137 000 équivalent habitant, soit 20 500 m3/jour, sa réalisation est confiée à une entreprise algérienne et deux sociétés françaises avec une enveloppe financière de 2 milliards de dinars. Le chef de l'Etat a ensuite visité le barrage de Beni Haroun dont la gestion et l'exploitation coûtent à l'Etat plus de 266 milliards de dinars. Un ouvrage des plus grandiose doté d'un système de pompage des plus sophistiqués. Il s'agit réellement d'un projet structurant et d'une réalisation "stratégique majeure" dans le programme de développement du secteur des ressources en eau. Destiné à améliorer et à sécuriser l'alimentation en eau potable de près de quatre millions d'habitants, ce complexe permettra également l'irrigation de plus de 40 000 ha dans les périmètres de Teleghma, Remila, Ouled Fadel, Chemorat et Batna-Ain Touta. Cet aménagement, composé d'ouvrages de mobilisation, de transfert, de traitement, d'adduction et de réseaux d'irrigation, comprend notamment deux barrages principaux, en l'occurrence le Beni Haroun (960 millions de m3) et le Boussiaba (120 millions de m3). Le barrage de Beni haroun, élément central du système, a été achevé et mis en eau en 2004. Il emmagasine à ce jour, un volume de 420 millions de m3 (remplissage progressif). Le barrage de Koudiat Medouar, quant à lui, a été mis en exploitation depuis l'année 2003 et emmagasine aujourd'hui 60 millions de m3. Le complexe comprend aussi trois barrages réservoirs, Oued Athmania 35 Mm3, koudiat Medouar 62 m3 et Ourkis 65 Mm3, en plus de trois stations de pompage d'eau brute de grande capacité dont la plus importante est celle de Beni Haroun d'une puissance de 2x90 megawatts refoulant 23m3/seconde sur une hauteur de 800 m. La station de pompage de Beni Haroun, est un ouvrage totalement achevé, équipé et testé. L'exploitation de cette station a débuté en juillet 2007. La station est installée en bordure de la retenue du barrage de Beni Haroun. L'entreprise chargée de sa réalisation est le groupement franco espagnol Alstom-Dragados. Le montant du marché est de 3,58 millliards DA et 83,3 millions d'euros pour la partie devises convertibles. Le délai de réalisation est de 36 mois. Il y a lieu de mentionner également la présence de 200 km de conduites de gros diamètres de transfert d'eau brute dont 7 km de tunnel, six couloirs d'alimentation en eau potable comprenant 3 stations de traitement, 490 km de conduites d'adduction, 25 réservoirs et 15 stations de pompage. Enfin, quatre périmètres d'irrigation qui sont Teleghma, Remila, Ouled Fadel, Chemora et Batna-Ain Touta d'une superficie de 40 000 ha. Il est utile de mentionner qu'au sein de cet important complexe, la gestion efficace et la pérennité de ce grand aménagement hydraulique a nécessité la mobilisation d'investissements importants de l'ordre de 266 milliard de DA dont 97,5 MDA restent à mobiliser en autorisations de programme. Néanmoins le président de la République a relevé des insuffisances dans la réalisation du barrage de Beni Haroun, un projet dont le coût avoisine les 3 milliards de dollars. Le chef de l'Etat a instruit les responsables de ce projet, qui remonte à 1968, de tout mettre en œuvre afin de régler ces insuffisances, notamment en faisant appel à des entreprises internationales expertes en la matière. Le président Bouteflika a déploré l'existence de problèmes dans les fondations de l'ouvrage ainsi que des infiltrations d'eau estimées à 1,2 M3/seconde, empêchant ainsi son exploitation optimale. "Nous ne pouvons faire des économies de bouts de chandelles dans un projet de plusieurs milliards de dollars. Nous ne pouvons jouer avec des milliards de dollars", a-t-il dit. Le président de la République a relevé que ces problèmes d'infiltration peuvent constituer une menace pour la population et sur l'écologie dans la région. En cas de rupture du barrage, "c'est une mer qui se déchaînerait", a-t-il averti. A cet effet, le chef de l'Etat s'est dit "prêt à abandonner ce projet plutôt que faire courir un risque écologique ou humain à la population" de la région. Le président Bouteflika a également critiqué le recours à des pompes prototypes dont la pièce de rechange est inexistante. Ces pompes sont fabriquées par une société française qui aura à s'occuper de leur entretien pour les dix prochaines années. "D'ici à dix ans, il faut absolument régler ce problème de pompes qui, en cas de panne, risquent de paralyser tout le système de Beni Haroun et de priver ainsi les populations de cette wilaya d'eau potable", a mis en garde le président de la République. Le chef de l'Etat a demandé aux responsables du projet de faire appel aux meilleures entreprises internationales spécialisées pour régler les problèmes du barrage. "Je vous demande de vous adresser à des entreprises internationales reconnues pour régler tous ces problèmes", a-t-il recommandé Par ailleurs, le chef de l'Etat a inauguré trois importants ouvrages hydrauliques liés au système de transfert des eaux du barrage de Beni Haroun. A Aïn Tinn, le chef de l'Etat a dévoilé la plaque inaugurale d'une station de traitement, procédant ainsi à sa mise en service, après avoir écouté les explications fournies quant au fonctionnement de l'ouvrage et son impact social et économique. D'une capacité de 64 500 m3/jour à l'horizon 2015 et de 86 000 m3/jour à l'horizon 2030, cet ouvrage hydraulique aura, dans un premier temps, un débit quotidien de l'ordre de 22 000 m3. Il a été réalisée en 28 mois par un groupement français pour un coût de plus de 2,7 milliards de dinars, et permettra d'alimenter le couloir N.1 desservant 10 localités de la wilaya de Mila, dont le chef-lieu. Le chef de l'Etat s'est ensuite rendu à Oued Athmania où il a inauguré le barrage-réservoir de cette localité où de nombreux citoyens, accompagnés de cavaliers et de troupes folkloriques sont venus l'accueillir chaleureusement. Cet ouvrage de retenue reçoit les eaux refoulées à partir du barrage de Beni Haroun, via le bassin-tampon de Aïn Tinn, grâce à la mégastation de pompage inaugurée auparavant dans la matinée par le président de la République. Le barrage-réservoir, qui emmagasine à l'heure actuelle un volume de 10 millions de mètres-cubes d'eau, dispose d'une capacité de retenue de plus de 33 millions de mètres-cubes. Réalisé par une entreprise turque, il a nécessité une enveloppe de 1,88 milliard de dinars et de 29 millions de dollars US. Le président de la République s'est ensuite rendu non loin du barrage, sur le site d'une seconde station de traitement qu'il a inaugurée avant d'achever sa visite de travail dans la wilaya de Mila. Cette station présente une capacité plus importante que celle mise auparavant en service à Aïn Tinn, car destinée à alimenter en eau le couloir n° 2 desservant plusieurs localités du sud de la wilaya de Mila, dont la daïra de Chelghoum-Laïd, et le couloir n° 3 qui alimentera l'axe Constantine-El-Khroub. Confié pour sa construction et son équipement à un groupement français, cet ouvrage offre une capacité de 330 000 mètres3/jour. Près de 7 milliards de dinars, plus 1,2 million d'euros ont été nécessaires pour son achèvement, indiquent les responsables du secteur, précisant que l'autorisation de programme (AP) globale de l'ensemble des 3 couloirs et des 2 stations de traitement s'élève à 25,8 milliards de dinars. De l'avis des Miliviens, leur wilaya a acquis et réalisé en trois ans ce qu'elle n'a pu avoir durant 30 ans et ce, grâce à la politique de développement régional initiée par le président de la République. Une adéquation de la politique de développement économique et sociale qui constitue le point central autour duquel se fondent les objectifs stratégiques du programme présidentiel contenant des démarches de mobilisation rationnelle des ressources à travers les plans de développement dont a bénéficié cette wilaya. La population reste le point de départ et la finalité des actions engagées dans le développement de cette région visant une vie meilleure pour l'ensemble des générations. Ainsi, outre les besoins éducatifs et de l'emploi, l'ensemble des besoins socioculturels ont connu une explosion considérable nourrie à la fois par l'amélioration des conditions de vie, la disponibilité de revenus et une croissance rapide. L'enveloppe financière complémentaire allouée à la wilaya de Mila à l'issue de la visite du chef de l'Etat et annoncée par le ministère d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales pour un montant de 45 milliards de dinars va ouvrir davantage les perspectives pour la mobilisation efficace et appropriée des ressources afin de satisfaire les besoins les plus différenciés, le facteur qualificatif devenant une exigence sociale de plus en plus en force.