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Egypte, la révolution «inachevée»
Une année après la chute de Moubarak
Publié dans La Tribune le 13 - 02 - 2012

Le 11 février 2011, Hosni Moubarak est poussé à lâcher le pouvoir après des manifestations populaires paroxystiques faisant basculer l'Egypte dans une situation inédite. Lorsque le vice-président Omar Souleymane annonc, dans un bref message télévisé, la démission de Moubarak, un cri de joie retentit dans tout le pays et ailleurs. Ce jour-là, sur la désormais célèbre place Tahrir, trente ans de règne de l'inamovible raïs prenaient fin et le pays des pyramides est entré dans une ère nouvelle. Pourtant, un an après la fameuse révolution du Nil, l'Egypte est toujours dans l'incertitude. Insécurité, corruption, répression des manifestations et, avec les sanglants événements de Port-Saïd, manipulation des foules. La démocratie, la liberté, et un pays nouveau ne sont pas pour l'heure à l'ordre du jour. Les objectifs de la révolution sont loin d'avoir été atteints. L'armée, chargée d'assurer l'intérim dans l'Egypte post-révolution, devient le nouveau souffre-douleur des manifestants. Les Egyptiens, qui ont obtenu le départ de Moubarak, réclament désormais ni plus ni moins la tête du chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), le maréchal Hussein Tantaoui. Accueillis en héros il y a un an, au beau milieu de la crise, les militaires sont désormais à l'index. Très critiqués pour leur gestion de la transition politique, les généraux sont accusés de vouloir préserver le système. Au centre de la réalité du pouvoir en Egypte depuis la chute du roi Farouk, l'armée se retrouve de plein fouet confrontée à une situation inédite. De nombreuses personnalités estiment que l'armée s'accroche au pouvoir, ralentissant le processus de démocratisation, afin de consolider son influence. Pour commémorer le jour anniversaire de la chute de Moubarak, des organisations d'étudiants ont lancé des mots d'ordre pour faire ré-embraser la rue. Appels à la grève et à la désobéissance civile. En vain. La mobilisation a du mal à prendre au sein d'une société fatiguée par des mois d'instabilité. L'ère Moubarak ne fait pas complètement partie des mauvais souvenirs. Et l'avenir politique de l'Egypte paraît plus que jamais difficile à conjecturer. Un partage du pouvoir s'annonce entre l'armée et les courants islamistes, sortis largement vainqueurs des dernières législatives. Détenu dans un hôpital militaire, l'ex-président est accusé de la mort de manifestants lors des événements de la place Al Tahrir. A chacune de ses comparutions, l'ex-raïs s'est présenté devant la justice allongé sur une civière, aux côtés de ses deux fils Alaa et Gamal, niant toutes les accusations. À 83 ans Moubarak risque la peine capitale. Mais l'éventualité ne suffit pas à amoindrir le climat de méfiance et de rancœur à l'encontre du processus de transition politique en cours. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), chargée d'assurer l'intérim dans l'Egypte post-Moubarak, est suspectée de vouloir absolument garder une mainmise sur les institutions naissantes de l'Egypte. Dans la réalité, les militaires détiennent toujours les rênes du pouvoir nommant par décrets le gouvernement civil. L'autoritarisme affiché par le CSFA lui a fait perdre une certaine «légitimité» populaire auprès de nombreux Egyptiens. Les mêmes méthodes du passé sont utilisées pour faire taire les contradicteurs. Depuis la révolution, près de 12 000 civils ont été jugés par des cours militaires, selon un rapport de l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch. Pour de nombreux observateurs, l'armée, épine dorsale du système, freine le processus de démocratisation, afin de mieux conserver ses privilèges et son influence politique. Les contradictions qui rongent la scène politique du pays facilitant la tâche à l'armée. Mais les Egyptiens sont tenaces. Ils attendent avec impatience que l'armée transfère le pouvoir aux civils, car ils estiment que les militaires se sont montrés incapables de stabiliser le pays. Des accusations rejetées par le CSFA arguant vouloir tenir son engagement à restituer le pouvoir exécutif aux civils seulement après l'élection présidentielle prévue, avant fin juin. Sous pression, les militaires multiplient les gestes symboliques depuis le début de l'année. Le 23 janvier, le gouvernement décide le transfert du pouvoir législatif à la nouvelle Chambre basse du Parlement, dominée par les Frères musulmans, grands vainqueurs des législatives. La justice militaire gracie près de 2 000 détenus. Autant de gages qui peinent pourtant à convaincre une société meurtrie. À la veille de l'anniversaire de la chute de Moubarak, le maréchal Tantaoui (ministre de la Défense sous Moubarak pendant 20 ans) annonce la levée partielle de l'état d'urgence. En vigueur depuis l'assassinat du président Saddate, en 1981, cet état d'exception était le symbole de la répression de l'ex-régime. Seulement son maintien, dans certains cas, comme les «délits violents», est considéré comme propice aux abus de tout acabit, décrédibilisant l'initiative. Bien qu'une une partie des contestataires, liés aux mouvements issus de la révolte, exige le départ de Tantaoui et des autres généraux, pour beaucoup d'analystes, la majorité des Egyptiens accordent encore aux généraux le bénéfice du doute. En attendant l'élection présidentielle de toutes les incertitudes, l'Egypte reste comme suspendue. Et les Egyptiens entendent bien poursuivre une révolution «inachevée».

M. B.


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