Photo : Riad Par Amirouche Yazid Le parti du Front de libération nationale (FLN) a organisé jeudi dernier un débat sur la crise financière qui continue de secouer le monde. Les intervenants dans ce débat ont tenté d'expliquer les causes et les conséquences de la crise. Le secrétaire général du parti, M. Abdelaziz Belkhadem, s'est déclaré satisfait des résultats de l'option prudentielle de l'Algérie. Il a souligné, à cet effet, que «grâce à une gestion prudente de nos épargnes, notre pays sera à l'abri des conséquences de cette crise». Pour Belkhadem, l'Algérie est moins exposée à la crise parce que, argumente-t-il, elle n'est pas liée directement aux marchés financiers. L'ex-chef de gouvernement conclut : «L'Algérie est dans une situation encourageante et plus confortable grâce au remboursement par l'Algérie de sa dette extérieure et de sa gestion des épargnes de la nation.» Pour M. Fouad Hakiki, spécialiste dans les affaires financières et les banques à l'université d'Alger, la première conséquence de la présente crise financière demeure incontestablement la relance de la question du rôle de l'Etat dans le mode capitaliste. M. Hakiki estime que le retour à l'interventionnisme de l'Etat dans le monde capitaliste est «un tournant important». Le même conférencier note que l'Etat intervient aujourd'hui directement en injectant des sommes faramineuses dans les capitaux des banques privées, à l'instar de ce qui s'est passé aux Etats-unis et dans de nombreux pays de l'UE, voire en nationalisant des banques comme c'est le cas en Irlande qui a franchi ce pas pour garantir les épargnes de ses citoyens. Délégué de la société des banques et entreprises financières, M. Abderrahmane Benkhalfa a jugé, pour sa part, plus opportun de traiter dans le fond la particularité de la crise actuelle et de situer sa différence avec celle de 1929. Benkhalfa a également énuméré les plausibles effets immédiats et futurs de la crise sur l'économiemondiale. Benkhalfa ne se fait pas d'illusions : «La crise actuelle est une crise d'envergure», dira-t-il. Qu'est-ce qui la distingue de celle de 1929 ? Il s'agit pour l'orateur des mesures à prendre afin de s'en sortir ou «d'y faire face collectivement puisque les Etats se sont retrouvés forcés d'œuvrer en concert». Benkhalfa ajoute que la crise financière internationale nous amène à classer les pays en deux catégories : les pays les plus exposés et ceux les moins exposés mais aucun pays n'est à l'abri de ses effets. Cette conclusion est contradictoire à celles présentées par les officiels algériens qui déclarent sans cesse que l'économie algérienne est à l'abri de la crise internationale. D'autres observateurs estiment pour leur part qu'il n' y a pas matière à se réjouir si la crise financière n'a pas touché le système financier algérien. Car, si cela devait signifier quelque chose, c'est que notre économie évolue en marge du système mondial.