Les tendances lourdes observées lors de cette campagne confortent chaque parti dans les positions occupées depuis les législatives du 30 mai dernier. C'est aujourd'hui que prendra fin officiellement la campagne électorale relative aux élections locales prévues ce jeudi. L'heure des bilans, et des prévisions, a sonné. Tous les observateurs, qui ont suivi de près cette campagne, ont remarqué que le FLN a confirmé, sinon conforté, sa position de premier parti du pays. Dans tous ses meetings et sorties sur le terrain, le parti de Benflis faisait salle comble, drainait une foule nombreuse, représentant les diverses couches de la société, sans distinction d'âge. Le FLN, qui détient la majorité absolue au sein de la chambre basse du Parlement, devrait confirmer son retour en force le 10 octobre prochain en obtenant la moitié, au moins, des APC et APW du pays. Les autres partis en lice, somme toute, auraient à se disputer le restant des sièges à pourvoir. Le RND, qui a déjà essuyé un cuisant échec lors des législatives du 30 mai passé, pourrait fort bien régresser encore. La crise qu'avait traversée le parti de Ouyahia au lendemain des législatives du 30 mai passé est loin d'être jugulée. Des luttes intestines secouent la formation à cause de la confection des listes qui n'a pas plu à tout le monde et qui, dans pas mal de cas, a obéi aux règlements de comptes qui continuent à secouer le parti entre partisans et détracteurs du secrétaire général du RND. Des articles de presse commandés sont même commis contre des candidats sous l'impulsion de responsables et d'anciens élus de ce parti, comme nous avons pu l'apprendre, notamment à Alger. La mouvance islamiste dans sa globalité ne devrait pas connaître une quelconque variation qui mérite d'être soulignée. Tous les indices tendent, en effet, à conforter le MRN dans sa position de premier parti islamiste du pays, talonné de près par le MSP. Ce parti, qui a nettement régressé à la suite des législatives du 30 mai passé, est lui aussi passé par une crise assez sérieuse et qui est loin d'avoir dit son dernier mot. Le MSP, qui a eu à gérer quelques APC, ne s'en est pas très bien sorti, même si lors de sa campagne il a tenté de défendre ses élus locaux, et même d'expliquer sa présence au pouvoir tout en continuant à développer un discours à deux vitesses, l'un pour la consommation interne et l'autre pour les citoyens et les électeurs. Bref, le parti de Nahnah n'est plus l'alternative, ne représente pas cette alternative qu'il voulait montrer entre le pouvoir d'un côté et les intégristes islamistes de l'autre. Mais une donne de taille, sinon plus, est venue chambouler quelque peu ces calculs, ou plutôt ces prévisions. La tendance abstentionniste n'a plus le vent en poupe comme elle l'avait en mai dernier, à quelques jours à peine de la commémoration de la première année du printemps noir et de le 22ème année du printemps berbère. Cette tendance est d'autant plus inversée, il faut le croire, que le FFS, plus grosse pointure de la région, a décidé de s'impliquer directement dans le combat. Ce parti, pour ceux qui ont suivi la campagne à travers le territoire national, a donné l'air d'être une formation politique bien implantée dans différentes régions du pays, et pas seulement au Centre et dans la Kabylie. Il y a donc fort à parier que le taux de participation soit sensiblement plus important qu'il ne l'a été lors des législatives passées. Outre les mandats nationaux des députés, n'intéressant pas forcément l'Algérie profonde, la gestion des collectivités locales a été au centre de nombreux débats, scandales et émeutes qui n'ont épargné aucun des quatre coins cardinaux du pays. Une preuve que les citoyens, qui ont longtemps souffert de la gestion catastrophique de leurs communes, devraient sans doute être nombreux à vouloir dire leur mot le 10 octobre prochain.