Photo : Riad De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine
L'implication de la famille est souvent importante pour accompagner ces personnes et leur faciliter de s'adapter à la vie. Cependant, l'apport des autorités locales est aussi important d'autant que parfois le handicap est important et nécessite des moyens spécifiques et un personnel spécialisé pour s'en charger. La wilaya de Aïn Defla, à l'instar des autres wilayas du pays, observe une augmentation dans le nombre des handicapés. Les chiffres disent qu'environ 16 000 personnes sont classées dans cette catégorie dont 8473 déficients mentaux, plus de 4000 handicapés moteurs, plus de 1500 sourds-muets et plus de 1600 déficients visuels. De nombreuses familles, habitant le milieu rural, souffrent pour la prise en charge de leurs enfants, et ce, en dépit des dispositions prises par les services concernés pour s'occuper de cette frange de la population. Aujourd'hui, on continue de voir dans la rue de jeunes enfants déficients mentaux abandonnés à leur sort. Ces derniers n'ont pas où suivre une scolarisation spécialisée. Leurs parents ne peuvent rien faire en absence d'une sensibilisation pour les orienter. Ces nombreuses personnes handicapées se retrouvent ainsi victimes due rejet parental et familial. Une situation qui vient compliquer encore plus la vie à ces individus abandonnés dans la rue où les risques sont encore plus importants d'autant qu'ils sont souvent victimes d'agressions. La wilaya de Aïn Defla, selon des médecins, a besoin de plus de structure pour s'occuper convenablement des personnes handicapées, lesquelles doivent avoir un suivi régulier par un personnel spécialisé. De nombreux parents, à cause de cette situation, essayent de trouver hors wilaya une prise en charge qui convienne à la nature du handicap de leur enfant. Le centre pour personnes inadaptées mentales, situé à Sidi Medjahed relevant de la daïra de Miliana, continue de s'occuper de cette frange de la population dont la majorité vient des wilayas lointaines. Ces patients, malheureusement, sont totalement abandonnés par leurs parents depuis des années. Entre autres, l'école des jeunes sourds-muets du chef-lieu de la wilaya vient de bénéficier d'un internat, lequel permettra d'améliorer la prise en charge de plus d'une cinquantaine d'enfants habitant les zones éloignées et dont l'âge varie entre 05 et 10 ans. Le centre psychopédagogique situé également au chef-lieu de wilaya et disposant d'une capacité de 120 places accueille des enfants âgés de 5 à 13 ans. Réalisé ces dernières années, ce centre vient s'ajouter à ceux déjà opérationnels pour la prise en charge de cette frange de la population. Selon des citoyens, il est nécessaire de réaliser d'autres structures à travers les grandes villes de cette wilaya ( Khemis Miliana, Attaf, Aïn Defla, Boumedfaa) afin d'assurer une bonne couverture du territoire de cette vaste wilaya, lequel dénombre beaucoup de personnes déficientes mentales exposées aux dangers de la rue. En somme, il reste beaucoup à faire en matière d'augmentation de la capacité d'accueil de ces centres et concernant la disponibilité du personnel spécialisé dans cette wilaya pour améliorer la prise en charge des personnes handicapées, dont une grande partie a besoin aussi de plus de dispositions lui permettant d'accéder à des postes d'emploi, vu la nature de son handicap. Notons que l'association de wilaya pour personnes handicapées ne cesse d'accompagner cette frange de la société pour lui porter assistance dans sa vie quotidienne.