L'insertion professionnelle des handicapés doit être prise en charge sérieusement par les pouvoirs publics. La population atteinte de divers handicaps s'accroît d'année en année dans la wilaya de Aïn Defla, alors qu'en parallèle, les structures de prise en charge demeurent déficientes. Les raisons de l'augmentation du nombre d'handicapés, selon des spécialistes, sont notamment liées à la forte consanguinité dans la wilaya, où des familles, voire des douars entiers, subissent les conséquences, à savoir les déficiences mentales et visuelles et autres malformations génétiques. Il en est ainsi au niveau d'un village situé à l'extrême sud-ouest du chef-lieu de wilaya, appelé d'ailleurs le douar des aveugles, où de nombreuses personnes des deux sexes sont atteintes de cécité et leurs enfants souffrant de troubles de la vision avant de perdre la vue à leur tour. L'autre cause est due à l'hécatombe de la route qui apporte chaque jour son lot de victimes clouées à vie sur des fauteuils roulants. Les chiffres interpellent. Qu'on en juge : 15 947 personnes classées dans cette catégorie, dont 8473 déficients mentaux, plus de 4000 handicapés moteurs, 1500 sourds-muets et 1625 déficients visuels. Pour la commémoration de la Journée internationale des personnes aux besoins spécifiques, coïncidant avec le 3 décembre de chaque année, des actions de solidarité se sont déroulées dans les rares structures implantées à travers la wilaya. Au niveau du centre enclavé pour personnes inadaptées mentales situé à Sidi Medjahed, relevant de la daïra de Miliana, on retiendra l'appel poignant sur les ondes de la radio locale du chef du centre en direction des parents des jeunes pensionnaires. Ce dernier fera observer que tous les efforts du monde ne peuvent remplacer la chaleur familiale. Son appel sera-t-il entendu ? D'autant plus que la plupart des patients viennent de wilayas lointaines et totalement abandonnées depuis des années. Dans la foulée, signalons en outre l'ouverture d'un internat à l'Ecole des jeunes sourds-muets du chef-lieu de wilaya, prévue, selon une source émanant de cette structure, pour le mois de janvier 2012. Un projet, faut-il le rappeler, inscrit en 2006. Sa concrétisation permettra d'améliorer la prise en charge de plus d'une cinquantaine d'enfants dont l'âge varie entre 5 et 10 ans et dont plusieurs habitent des zones enclavées. S'agissant de l'amélioration du quotidien de ces personnes, d'aucuns parmi les concernés espèrent des mesures plus courageuses de la part du gouvernement pour mieux réussir leur insertion socioprofessionnelle et ajouteront que le véritable handicap vient d'un environnement actuel en décalage avec leurs besoins les plus élémentaires.