Le Malouf constantinois, une des écoles de la musique arabo-andalouse au Maghreb, sera à l'honneur au 16e Festival international de l'Imaginaire qui se tient du 9 mars au 17 juin à Paris, a-t-on appris mardi auprès des organisateurs.Ce genre musical sera porté par le virtuose du Oud (luth) Abbas Righi qui sera accompagné, lors d'un concert prévu le 24 mars à l'Institut du monde arabe, par l'ensemble Sabâ qui aspire, avec son chef d'orchestre Amine Khettat, à promouvoir le riche patrimoine musical de Constantine. Le Malouf, du mot arabe signifiant fidèle à la tradition, est présenté comme une tradition musicale savante née dans la mythique Andalousie, à Grenade, Cordoue et Séville, pour s'épanouir ensuite en Afrique du nord et dans toute l'aire arabo-musulmane. L'école de Constantine (dite encore «du Rhumel») est, avec Alger et Tlemcen, l'un des trois grands centres algériens de la musique arabo-andalouse. Selon Pierre Bois, conseiller artistique à la Maison des cultures du monde, initiatrice de l'évènement, le choix du jeune Righi (28 ans) dans la programmation de l'établissement marque «l'attachement de ce dernier à promouvoir le patrimoine culturel immatériel». «Ce concert programmé à l'Ima, un de nos partenaires dans ce festival, nous a paru le plus représentatif de la tradition du monde arabe, d'autant plus qu'il est animé par un jeune inconnu en France, ce qui marque une continuité dans la sauvegarde de ce genre musical», a-t-il indiqué à l'APS.Ce n'est pas la première fois que le Malouf constantinois fait son entrée au Festival de l'imaginaire de Paris. Il y a une dizaine d'années, Salim Fergani, fils aîné de Hadj Mohamed Tahar Fergani, maître incontesté de la musique citadine constantinoise, s'y était produit en solo. «La programmation de Abbas Righi des années plus tard dans le même genre participe d'une volonté de souligner la préservation du patrimoine qui n'est pas, en fait, une chose figée, mais qui évolue au fil du temps», a signalé M. Bois.Selon le directeur des actions culturelles à l'Ima, Mohamed Metalsi, l'artiste algérien qui fait son entrée pour la première fois dans cet établissement, se produira en compagnie de 13 musiciens. Il animera la veille, soit le 23 mars 2012, un gala à l'université de Lille.Soutenu le ministère français de la culture et de la communication, le Festival de l'Imaginaire se propose d'être le rendez-vous des rituels, des spectacles et des musiques du monde. Scène ouverte aux peuples et civilisations du monde contemporain et à leurs formes d'expression les moins connues ou les plus rares, il invite chaque année de jeunes créateurs et de grands maîtres dans les domaines de la musique, de la danse, du théâtre et des performances rituelles.