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Les enseignants d'anglais de l'université d'Alger II se rassemblent devant le ministère de l'Enseignement supérieur Sollicitant l'arbitrage de Haraoubia dans leur conflit avec l'administration
Les enseignants d'anglais de l'université d'Alger II (Bouzaréah) persistent et signent. Hier, ils ont tenu un rassemblement devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs), en vue de solliciter l'arbitrage de Rachid Haraoubia, ministre du secteur, dans le conflit qui les oppose au recteur de l'université depuis le mois de novembre 2011. Cette action de protestation fait suite à un arrêt de cours qui dure depuis plus d'une semaine, en signe de protestation contre ce qu'ils considèrent comme une interférence de l'administration dans leurs prérogatives pédagogiques. Deux délégations ont été reçues hier par des responsables du Mesrs, en l'absence du premier responsable du secteur, en visite de travail à l'est du pays. Le collectif des enseignants d'anglais s'est regroupé à l'extérieur du ministère de l'Enseignement supérieur, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Pour l'autorité de la loi, non à l'autorité de la force», «Jury souverain». Constitués en collectif, les enseignants, plus déterminés que jamais à faire prévaloir l'autorité de la loi concernant les délibérations sur les résultats des examens des étudiants d'anglais, affirment que le ministre de tutelle doit réagir de toute urgence afin de dénouer la situation. «La reprise des cours est tributaire de la réponse du ministre», assurent les protestataires. De son côté, le recteur de l'université d'Alger II campe sur sa position en soutenant qu'il ne fait qu'appliquer les décisions du Conseil scientifique. Depuis plusieurs mois, le département d'Anglais de l'université d'Alger II (Bouzaréah) se débat dans une grave crise. Le collectif des enseignants d'anglais observe, depuis une dizaine de jours, un arrêt de cours pour protester contre ce qu'ils considèrent comme «ingérence de l'administration dans l'aspect pédagogique». Les enseignants estiment que l'administration de l'université a transgressé la réglementation en intervenant directement dans leurs prérogatives pédagogiques, en vue de faire passer, à l'encontre des textes en vigueur, un groupe d'étudiants dont la moyenne est inférieure à 10/20. «Nous ne sommes pas une institution pour donner des diplômes et nous sommes contre leur dévalorisation», s'indignent-ils, déplorant une «licence au rabais». «Nous nous élevons vigoureusement contre un système universitaire qui s'installe doucement mais sûrement, sournoisement basé sur le clientélisme et la médiocrité, au détriment de l'effort et du travail. Un système qui détruit la fonction même de l'université, espace de savoir et où se développe une pensée critique libre», soulignent les contestataires. L'«affaire» remonte au mois d'octobre dernier, au lendemain de l'affichage des délibérations portant sur les examens de rattrapage des étudiants d'anglais. Des résultats contestés par une partie des étudiants. Comme le prévoit la réglementation, 3 jours de réclamation leur ont été accordés, en vue de rattraper d'éventuelles erreurs et ensuite les corriger. De son coté le rectorat, affirment les enseignants, a convoqué le Conseil scientifique considérant le taux d'échec quelque peu «suspect». Selon les enseignants, le recteur de l'université a adressé une décision exécutoire au chef de département d'anglais, exigeant de lui d'appliquer administrativement les décisions du Conseil scientifique, à savoir faire passer en année supérieure les étudiants ayant 9/10. Pour leur part, les étudiants menacent de fermer les portes du département si aucune solution n'est trouvée à ce conflit. Y. D.