C'est une première dans les annales de l'université algérienne. Le rectorat de l'université d'Alger II à Bouzaréah affiche les PV de délibération de l'année 2010-2011 du département d'anglais, le 22 février de l'année en cours, sans signature. Pis, le PV fait par la commission de jury constituée d'enseignants de ce département a été annulé. De nouvelles notes ont été affichées par les services du rectorat. C'est la première fois dans l'histoire de ce département que le PV de délibération se fait en dehors du département. Des étudiants ont été rachetés par des enseignants sans avoir la moindre idée de leur parcours pédagogique. L'administration de cette université est allée jusqu'à remettre en cause les résultats du concours de magister. «Pour le premier cycle, l'administration nous accuse d'être sévères et de saboter les étudiants. Mais pour le magister, c'est encore plus grave. Les services du rectorat nous accusent de trafic», regrette une représentante du collectif des enseignants du département d'anglais. D'après elle, le vice-recteur chargé de la post-graduation a réclamé les copies du concours du magister, les PV de délibération, les sujets ainsi que la liste des enseignants ayant préparé, surveillé et corrigé les épreuves du concours. «C'est une accusation de trafic qui ne dit pas son nom», estime l'enseignante. Indignés de cette ingérence, les enseignants ont riposté par un arrêt de travail qui dure depuis une semaine. Ainsi, lors de la réunion tenue hier à la salle des enseignants de ce département, il a été décidé d'envoyer, pour la troisième fois, une délégation constituée d'enseignants de ce département au ministère de l'Enseignement supérieur pour demander une commission d'enquête qui puisse faire lumière sur ce qui se passe dans ce département. «On demande que les choses retournent à la normale», déclare M. Djemai, qui affirme que le collectif des enseignants de ce département va prendre position lors d'une réunion prévue pour lundi prochain. Et ce, en fonction de la réponse du ministère de tutelle. En attendant, le conflit qui oppose les enseignants du département d'anglais aux services du rectorat s'approfondie. Mais dans tout cela, c'est la crédibilité de l'université et l'avenir des générations qui sont en jeu.