Synthèse de Sihem Ammour Le Théâtre régional de Mascara (TRM) participera avec sa pièce le Miroir à la douzième édition du festival «24 heures de théâtre non-stop» de Kef en Tunisie prévu les 26 et 27 mars prochain.Le directeur du TRM, Rachid Djerrerou, cité par l'APS, jeudi dernier, a indiqué dans un point de presse que cette pièce a été retenue par le ministère de la Culture pour représenter l'Algérie à ce festival, coïncidant avec la journée mondiale du théâtre. Il a également souligné que la participation à cette manifestation internationale est une «première pour le TRM, créé il y a 18 mois à peine». Le texte de la pièce le Miroir a été écrit par Samir Meftah, lauréat, en 2009, du prix Ali Maachi du président de la République. Quant à la mise en scène, elle est signée par Ferimehdi Mohamed, qui a remporté, avec la troupe Chourouk de Mascara plusieurs prix, dont celui reçu au festival du théâtre d'Amman, en Jordanie. Le texte de la pièce aborde la complexité existentialiste de l'individu dans une société schizophrène. Dés lors «quand le cruel et l'absurde s'invitent au quotidien de l'homme et se banalisent au point d'en devenir normaux, la raison de l'individu parfois vacille et se réfugie dans l'aliénation pour apaiser ses craintes». La pièce se déroule dans un hôpital psychiatrique, où l'un des personnages soulignera à propos du lieu que «l'hôpital est une caricature de notre société, avec ce que cette dernière comprend comme exagérations». Dans cet espace de souffrance mentale, représenté notamment sur scène par un Rubiscube, trois personnages se heurtent et s'entrechoquent, il s'agit du docteur Youcef, et ses deux patients Saïd et Yahia. Il est à noter que les trois personnages sont brillamment interprétés par Slimane Ben Ouari, Faouzi Ben Brahim et Abdelkader Djeriou. Tout au long de la pièce, on verra le docteur se rapprocher de plus en plus du raisonnement de ses patients et de leur quête de vérité. Au final, il s'avère que le docteur Youssef n'est en fait qu'un patient de cet hôpital psychiatrique et que Saïd et Yahia ne sont que deux personnages sortis de son imaginaire. Concernant le choix pertinent de cette production de haute facture, et tel qu'il a été souligné précédemment dans nos colonnes à l'occasion de la générale de la pièce le Miroir, c'est en fait «une ode à la révolte de l'être, un être souvent bafoué dont la volonté de faire bouger les choses le conduit parfois à l'asile».