Photo : S. Zoheir De notre envoyé spécial à Béchar Salah Benreguia
Au delà de la concentration urbaine, loin des grands axes routiers et des grandes villes, il existe au nord du pays, une Algérie authentique, sauvage, où de splendides sites naturels abritent des espèces végétales et animales les plus variées. Mais pas seulement, car les multiples facettes qu'offre au plaisir des sens notre magnifique Sahara, infiniment hospitalier, sont une chance pour qui veut s'y rendre. Pour le visiteur de notre pays, aussi bien local qu'étranger, il s'agit inéluctablement d'une invitation à la connaissance de cette terre aux contrastes éblouissants afin de découvrir l'authenticité d'un fascinant pays et d'un peuple dont l'hospitalité est légendaire pour le plaisir de rêver et de s'évader… L'Eductour, organisé il y a deux semaines par l'Office national du tourisme (ONT) au profit des journalistes, dans la wilaya de Béchar, dans le cadre de la promotion de la destination Algérie, est tout simplement un périple magique. En effet, l'évocation du désert chez un Algérien du Nord ou chez un étranger apporte à l'esprit tout le loisir du rêve. Et le Sahara algérien donne également une diversité et surtout, une accessibilité très tentante. L'espace touristique saharien offre des ressources touristiques exceptionnelles telles que des oasis, des sites de grande valeur pour l'humanité. Sur place, les produits touristiques au Sahara offrent, par leurs caractéristiques, un itinéraire sous forme de circuit. En effet, il existe trois possibilités de circuits : les circuits à dos de chameau surnommés «méharées», les circuits en véhicules tout terrain et les randonnées à pied appelées «trekking». Les circuits sus cités sont organisés autour de thématiques très variées, culturelles et religieuses, mais aussi scientifiques, écologiques, sportives et préhistoriques. Au Sahara, l'hébergement ne constitue pas une réelle préoccupation. Il est parfaitement possible d'opter pour des bivouacs et des campings. Pour un inconditionnel du désert, les cinq étoiles d'un grand hôtel ne peuvent rivaliser avec les étoiles galactiques au-dessus d'une tente improvisée en plein désert. Un déjeuner en plein oasis ou un dîner autour d'un feu de camp sont également incomparables aux repas de la gastronomie classique.
Taghit, l'enchanteresse Considérée comme la capitale de la Saoura, Béchar est le début d'un circuit à travers les villes et ksour de Taghit et de Béni Abbès. Le circuit inclut la visite d'autres sites surplombant l'oued Saoura comme Igli. Ces Ksour jalonnent le lit de la Souara tout en formant une longue palmeraie nommée El Ghaba (la forêt) qui traverse plusieurs villages. Pour la petite mémoire, Béchar et son vieux Ksar datent de plusieurs siècles. Cette wilaya est également le carrefour des civilisations de la Méditerranée et de l'Afrique, comme elle fut l'antique route du Soudan. Pour l'hôte de Béchar, il remarquera, à coup sûr, que cette ville offre, joyeusement, divers types de tourisme. On peut citer le tourisme d'affaires, d'aventure et également des randonnées. Le circuit, ici à Béchar, est truffé d'agréables surprises d'autant que les décors naturels du grand Erg Occidental sont très changeants et passent d'une couleur à une autre dans un contraste incroyable. Et c'est à partir de Béchar qu'on peut visiter Taghit et Béni Abbas à travers une multitude d'oasis. Commençons par Taghit. L'enchanteresse se dévoile aux visiteurs au sommet d'une impressionnante dune. C'est la plus belle oasis du Grand Erg Occidental et même du Sahara. Déjà grand centre d'une civilisation néolithique comme en témoignent les sites taillés et les nombreuses gravures animalières retrouvées dans la région, la palmeraie de Taghit et ses maisons de toub rouge sont blotties aux creux des dunes dorées et dominées par un Ksar arrogant sur son avancée rocheuse… Taghit, c'est aussi cette escale idéale pour se ressourcer en contemplant la beauté des dunes du Grand Erg Occidental.
Béni Abbas : le pôle touristique par excellence Après une halte de deux jours à Taghit, le circuit proposé aux journalistes de l'Eductour, sous la houlette du chef suprême, Nacera de l'ONT, et le concours du phénoménal mais indispensable guide touristique, l'encyclopédique Bouanani Nourdine, alias Nounou, est la ville de Béni Abbas. Le village de Béni Abbas épouse les méandres du lit de la Saoura. Il est adossé au flanc d'un petit plateau, dominant une belle oasis de 10 000 palmiers et arbres fruitiers. Et c'est à Béni Abbas que l'on peut visiter le vieux Ksar, l'ermitage «fraternité» du père de Foucauld. Cet ermitage a été édifié pour y vivre pendant 4 ans avant d'élire domicile à l'Assekrem, au cœur du Hoggar. «Il faut passer par le désert et y séjourner, pour recevoir la grâce de Dieu, c'est là qu'on se vide, qu'on chasse de soi tout ce qui n'est pas Dieu» disait-il en 1889, dans une lettre au Père Jérôme. A Béni Abbas, on trouve aussi le musée du centre de recherche sur les zones arides. Ce dernier regroupe d'importantes collections de fossiles, d'objets préhistoriques et une intéressante exposition de produits de l'artisanat saharien. Enfin, au Sahara, pour votre serviteur, c'est la découverte de l'authenticité culturelle et des modes de vie des peuples sahariens qui suscitent d'emblée le respect. Et c'est également la rencontre avec des hommes, des coutumes, des cultures…