Tout porte à croire que la campagne céréalière 2008/2009 connaîtra des résultats satisfaisants, eu égard à la batterie de mesures incitatives à la production, décidées par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR). Le détail de ce dispositif d'encouragement a été donné par M. Assabah, directeur du département production végétale et animale auprès du MADR, hier, lors de la réunion d'évaluation trimestrielle qui s'est tenue au siège de ce département et réunissant l'ensemble des cadres du secteur. En fait, les céréaliculteurs vont trouver dans ces mesures un moyen de produire plus. Ils disposeront donc de semences et d'intrants en quantité suffisante auprès des Coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS). Pour le financement de leur campagne labour-semailles, un guichet unique, réunissant l'OAIC, la BADR et la CNMA, a été installé dans toutes les wilayas concernées par ce type de culture et où la formalité d'accès au crédit (Rfig) a été très allégée. Une simple demande de crédit de l'agriculteur, un engagement légalisé par l'APC et enfin une assurance avec subrogation à la BADR, tels sont les trois documents que devra présenter le céréaliculteur pour pouvoir bénéficier de mesures d'encadrement. De plus, les agriculteurs ayant contracté une police d'assurance en payant cash, bénéficieront d'une réduction de 40%. En ce qui concerne la logistique mécanique, il a été décidé de la poursuite de l'opération rénovation moissonneuses-batteuses dans le cadre de la convention passée entre le MADR et la société PMAT. Dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2008, il est prévu une exonération fiscale et un soutien aux équipements d'irrigation pour cette catégorie d'agriculteurs. Assabah a aussi révélé lors de son exposé qu'il a été recensé à ce jour 372 000 céréaliculteurs et que la surface emblavée se chiffre à 320 000 hectares. Ce dernier a rappelé en fin d'intervention que la moyenne de production entre 2000 et 2008 a tourné autour de 30 415 000 quintaux et le taux de collecte par l'autorité de régulation (OAIC) était de 30% alors qu'il était de 10% entre 1995 et 2000. A propos de la production laitière, le ministre, Rachid Benaïssa, a exhorté les DSA de se rapprocher davantage des acteurs de la filière car, selon le premier responsable du secteur, «la filière a besoin d'un meilleur encadrement si on veut augmenter notre production de lait». Il est revenu sur ce sujet lors de la conférence de presse qui s'est tenue en marge de la réunion d'évaluation. «Un programme pour le renforcement de la production a été établi», a fait savoir le ministre. Il soulignera qu'une étude de terrain a révélé que les acteurs de la filière sont dispersés et que, parfois, ils se tournent le dos. A la question de savoir sur quoi repose le programme de renforcement de la production, Benaïssa a répondu : «Il été retenu la hausse de la prime à la production laitière, à la collecte et à l'intégration du lait local par les laiteries de production de LSP [lait en sachet pasteurisé produit essentiellement à partir de poudre de lait]». Et de révéler dans la foulée, au titre de l'encouragement à la production laitière, l'importation de 1 000 génisses cette année. Au cours de cette conférence de presse a été abordé également le bilan du Syrpalac qui, selon le ministre, a donné des résultats positifs, «en ce sens qu'il a permis d'éviter des pertes financières pour le producteur suite à la trop grande production enregistrée lors de la dernière récolte de juin et aussi de mettre à l'abri d'une tension le produit en période de soudure». Néanmoins, le ministre reconnaîtra que, dans certains espaces de stockage, les conditions d'entreposage n'ont pas été réunies, «ce qui a donné l'apparition de volume avarié. Nous allons donc demander aux opérateurs, partie prenante, d'être plus vigilants lors de la prochaine opération de stockage pour éviter ce genre de constat». Toujours à propos du Syrpalac, le ministre dira enfin que «sa mise en place nous a permis de réaliser que nous sommes grandement déficitaires en capacités de stockage en froid». Une lacune qu'il faudra combler si on veut généraliser le Sypralac à d'autres produits agricoles connaissant des périodes de tension. En somme, il s'agira avant tout de mettre sur pied une industrie du froid. Z. A.