Une trêve prenait corps à Ghaza, au terme d'un nouveau cycle d'agressions israéliennes qui s'est soldé par la mort de 25 Palestiniens sans que ça ne soulève l'indignation internationale. Un responsable du renseignement égyptien impliqué dans une médiation avait annoncé qu'un «accord complet et réciproque entre les deux parties, y compris un arrêt des assassinats était entré en vigueur».Tout a commencé par l'assassinat vendredi dernier dans un raid aérien israélien de Zouheir al-Qaïssi, chef des Comités de résistance populaire (CRP). Le Jihad islamique, dont la branche armée, les Brigades Al-Qods, a perdu 14 militants dans ces agressions, a confirmé le cessez-le-feu, à condition qu'il soit réciproque. «Nous acceptons un cessez-le-feu si Israël accepte de l'appliquer en mettant fin à ses agressions et ses assassinats», a déclaré un porte-parole du mouvement à Ghaza, Daoud Chihab. Les médias occidentaux préfèrent s'étendre sur la réaction de légitime défense des Palestiniens, c'est-à-dire le tir de roquettes, que sur les agressions d'une violence inouïe de la chasse israélienne. Trois Palestiniens, qui participaient à une procession funéraire de deux des militants du Jihad islamique, n'ont pas échappé à la furie israélienne et ont été blessés par des tirs à l'est de Jabaliya, près de la frontière israélienne, selon des sources médicales. Le Jihad islamique «ne se détournera pas de l'option du jihad et de la résistance, la seule pour libérer la Palestine et recouvrer sa terre volée», a déclaré un dirigeant du mouvement, Khader Habib, à la foule de plusieurs milliers de personnes. «Nous ne nous fions pas à l'occupation israélienne et nous avons une expérience pénible parce que la mentalité de l'occupant est fondée sur les crimes et le meurtre, mais nous avons confiance dans la direction des mouvements et les frères en Egypte après la révolution», a déclaré Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas à Ghaza. «Toute violation israélienne exige une réponse forte par la coordination entre tous les mouvements», a dit Barhoum, assurant que la trêve «ne veut pas dire lier les mains de la résistance et son droit à répliquer vigoureusement aux assassinats et aux agressions». Il a annoncé des «réunions de coordination» entre les différents groupes à Ghaza. Lundi dernier, un député de la majorité parlementaire du Hamas, Younès al-Astal, avait affirmé que «les renseignements égyptiens avaient proposé au gouvernement palestinien de fournir le carburant nécessaire pour faire fonctionner la centrale électrique et rétablir l'activité des transports et des usines en échange d'une trêve sur le terrain dans la bande de Ghaza». Au total, 25 Palestiniens ont été assassinés et plus de 85 autres blessés dans la bande de Ghaza où l'aviation israélienne a lancé au moins une quarantaine de raids aériens. R. I.