Synthèse de Amar Rafa Un groupe de dirigeants africains s'est réuni à huis clos, hier, à Cotonou (Bénin), pour essayer de trouver une solution à l'impasse et à la non-élection du président, dont le mandat de 4 ans venait d'expirer, du vice-président et des autres membres de la Commission de l'Union africaine, après l'échec constaté lors du 18e sommet, fin janvier à Addis- Abeba. Aucun des deux candidats, qui étaient en lice pour ce poste, à savoir la ministre de l'Intérieur sud-africaine et ex-épouse du président Jacob Zuma, Nkosazana Dlamini-Zuma, et le président sortant de la Commission, le Gabonais Jean Ping, après quatre tours de scrutin, n'avait remporté les 2/3 des voix. Incapable de départager les deux candidats, ce sommet avait décidé de reconduire pour six mois l'équipe sortante, et de confier, en attendant, une mission de bons offices au groupe des pays réunis à Cotonou. A la réunion du comité ad hoc des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, qui était reçu samedi à Cotonou (Bénin) par le président sud-africain, M. Jacob Zuma, a représenté le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, au titre de la région Afrique du Nord, à côté, de sept autres chefs d'Etat et de gouvernement. Y ont assisté, le président sud-africain Jacob Zuma, le président ivoirien, Alassane Ouattara, le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba et le président tchadien, Idriss Deby. L'Angola était représentée par son ministre des Affaires étrangères. L'actuel président de la Commission de l'UA, le Gabonais Jean Ping, participait aussi à la rencontre. M. Ouyahia avait exprimé, vendredi, sa conviction de voir l'«esprit africain, la clarté des textes de l'UA et la sagesse et le savoir-faire du président en exercice de l'UA permettre de dégager un résultat à la grande satisfaction des chefs d'Etat et de gouvernement lors de la prochaine session de l'UA au Malawi». De son côté, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, avait indiqué que les questions de procédures pourraient être évoquées lors de ce sommet. «Toutefois, nous pensons que toutes les questions importantes au niveau de l'UA doivent toujours être prises au 2/3 des voix», avait-t-il ajouté, expliquant que, sur le plan de la procédure, «le problème ne va pas tellement se poser car c'est ce qui est pratiqué dans les autres organisations à l'image de l'élection au 2/3 des voix du Secrétaire général de l'ONU». Pour le ministre béninois des Affaires étrangères, M. Nassirou Bako Arifari, la recherche des voies et moyens pour sortir de la crise «passera forcément par l'examen des dimensions juridique et politique». Le chef de la diplomatie béninoise avait indiqué que les huit dirigeants africains du Comité ad-hoc «seront obligés d'en appeler à l'esprit de consensus, d'unité et de compréhension des uns et des autres pour que des concessions se fassent afin de sortir de la situation de blocage». Les résultats de la rencontre de Cotonou seront exploités lors des travaux du prochain sommet de l'Union africaine, prévu à Lilongwey (Malawi), les 15 et 16 juillet 2012.