La finalisation des listes définitives des candidats du Parti des travailleurs (PT) aux élections législatives du 10 mai s'est faite dès le 9 mars dernier, souligne la porte-parole du parti, assurant que son parti n'a pas connu de remous hormis quelques cas circonscrits. S'exprimant, hier à Alger, à l'occasion d'une conférence de presse au siège national du parti, Louisa Hanoune a expliqué que la confection des listes électorales a été engagée dès le mois de février dernier, avant les dernières retouches et la finalisation effective début mars. Quant aux mécontents, ces derniers «se comptent sur les doigts d'une seule main», selon la conférencière, qui fait état de 11 militants issus de 3 wilayas. Le PT a opté pour le principe des listes paritaires avec une alternance femmes/hommes, selon Mme Hanoune pour qui les critères de sélection se basent sur deux éléments-clés : le militantisme et la compétence intellectuelle. «Chez nous, au PT, il n'y a pas de place aux gros bonnets et opportunistes», martèle la première dame du PT, précisant que les listes du parti comportent des noms de syndicalistes issus de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et des syndicats autonomes. Le PT compte, en effet, 12 listes présidées par des secrétaires de wilaya et un secrétaire national de l'Ugta. Il est également fait état de 5 secrétaires généraux de fédération et 11 femmes en tête de listes qui figurent sur les listes du parti. Le PT s'attelle d'ores et déjà, affirme sa première responsable, à la préparation de la campagne électorale en prévision des législatives. Une campagne qui se veut «propre», dont le financement provient exclusivement des cotisations des militants du parti. Le PT peut, aussi, compter sur l'apport de ses députés sortants dont les indemnités de fin de législation seront directement reversées sur les comptes de la campagne. Pour le reste, le PT compte sur «la force de (ses) idées» et le respect «mutuel» entre lui et les citoyens. Sans attendre le début de la campagne, le PT, par la voix de sa secrétaire générale, a décidé de se lancer avant l'heure en donnant un aperçu sur ce que seront ses thèmes de campagne. Dans le registre politique, le PT fera campagne notamment pour l'instauration d'un «mandat impératif», à la faveur duquel les électeurs auront le pouvoir de déchoir de son mandat électoral tout élu qui aura failli à sa mission. Au chapitre économique, le Parti des travailleurs plaidera pour un secteur économique public débarrassé du secteur privé «parasitaire». De même qu'il se propose d'instaurer un impôt sur les grosses fortunes. Se tournant vers ses rivaux dans la campagne, la SG du PT a appelé ces derniers à tenir un débat politique et économique sur la base de leurs programmes respectifs, refusant d'être entraînée (le propos est adressé aux partis islamistes) sur le terrain idéologique. «Les programmes économiques et politiques déterminent la nature des partis politiques et ceux-ci (les programmes) doivent être clairs et précis», estime l'oratrice. Déplorant la fin de non-recevoir du ministère de l'Intérieur à la Commission de surveillance des élections quant à adopter le mode de scrutin à bulletin unique, la SG du PT a estimé que cette option pourrait, au contraire, prévenir la fraude. Mieux, elle pourrait même profiter aux corps constitués qui ont reçu, atteste la SG du PT, des instructions de leur hiérarchie pour voter en faveur des partis de la majorité. La première dame du PT a saisi l'occasion pour fustiger le Forum des chefs d'entreprises (FCE) dont les membres ont soumis aux partis en lice pour les législatives, une liste de 50 propositions à inclure dans leurs programmes. Du coup, l'organisation de Réda Hamiani a pris une sacrée volée de bois vert de la part de Louisa Hanoune, qui accuse le FCE de s'inscrire «en total porte-à-faux» avec les orientations du président Bouteflika, notamment sur le monopole de l'Etat sur le commerce extérieur. «Le FCE a prouvé qu'il y a une jonction entre le privé algérien et les cercles d'intérêt occidentaux. Il sert de prête-nom aux multinationales», accuse la conférencière.