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Deux handicaps au développement de la jeunesse sportive
Vétusté et manque d'infrastructures sportives
Publié dans La Tribune le 31 - 03 - 2012


Photo : S. Zoheir
Par A. Bounaceur
Mais la mise en exécution de cette politique rencontre plusieurs handicaps dont le manque et la vétusté des infrastructures. Ici comme ailleurs, l'Algérie est présentée comme étant une grande nation du sport. Cela à cause du rayonnement des athlètes algériens à l'étranger et des résultats exceptionnels acquis par nos équipes, lors des grandes compétitions régionales, africaines et mondiales. Cela paraît paradoxal qu'une grande nation du sport ne dispose pas d'infrastructures sportives suffisantes et adéquates pour l'organisation des compétitions internationales et la formation efficiente des athlètes. Le constat est déplorable, vu les infrastructures sportives insuffisantes, certaines sont archaïques et présentant un état de délabrement avancé. Elles ne répondent plus aux normes internationales, c'est une triste réalité qui constitue un frein à l'éclosion des talents algériens donc au développement des sports. Les fédérations sportives, les centres de formation et les établissements scolaires et universitaires vivent au quotidien cet épineux problème d'infrastructures sportives en Algérie. Les exemples ne manquent pas d'autres sont édifiants. L'exemple des derbies algérois, la LNF ne trouve pas de stades appropriés, d'une contenance de 12 000 supporters pour abriter ces matches. L'équipe nationale algérienne, symbole de toute une nation, se voit délocalisée de son stade du 5-Juillet, fermé éternellement pour travaux, se trouve contrainte d'évoluer hors de ses bases, et parfois même à l'étranger où elle est devenue indésirable dans certaines régions de France.

Insuffisance et non réglementation des infrastructures sportives
A Alger, grand pôle de développement sportif comme à l'intérieur du pays, les infrastructures sportives se font rares, soient elles sont inutilisées. Certaines régions possèdent des bijoux, alors qu'elles ne possèdent même pas d'équipe en division inférieure. Dans les centres de formation et les établissements scolaires et universitaires où les jeunes sont censés apprendre les bases des différentes disciplines sportives, le problème d'infrastructures se pose. En football, on enregistre plusieurs stades réglementaires que sont le stade du 5 Juillet, le stade Mustapha Tchaker de Blida, le stade de l'Unité maghrébine de Béjaïa, le stade de Annaba, le stade de Sidi Bel Abbès et le stade de Constantine. Hormis le stade Mustapha-Tchaker de Blida, la plupart de ces stades ne disposent pas de tribunes adéquates, ni de tribune de presse, ni de salons d'honneur, ni buvette ni cafétéria, ni de vestiaires propres et bien conçus pour caser les joueurs. Contrairement à certains pays africains tels que l'Afrique du Sud, l'Egypte, la Tunisie, le Maroc, etc., les stades algériens ne disposent pas en leur sein d'infirmeries, d'hôtels et de restaurants. Malgré les nouvelles technologies de l'information et de la communication, certains stades ne disposent pas de tableaux lumineux électroniques. L'indication des numéros, du score et du temps se fait avec des pancartes en bois. Cela est aussi bien valable en football que dans les autres disciplines. Quant aux autres sports dits «mineurs», tels que le handball, le volley-ball, le karaté do, la boxe, le basket-ball, le tennis, l'athlétisme, la natation, malgré le nombre croissant de salles couvertes le constat est triste. L'Algérie, dite grande nation du sport, dispose d'un seul palais des sports en l'occurrence celui de la Coupole du complexe Mohamed Boudiaf. Malheureusement, ce joyau est réservé généralement aux galas, soirées artistiques, aux congrès des partis. La salle, Harcha surexploitée, ne peut répondre aux besoins des clubs d'Alger. Le grand Mouloudia actuellement GSP, un des ténors d'Afrique toutes disciplines confondues, se voit contraint d'évoluer à Bordj El Kiffan ou à Hydra. Ce grand club, qui, a tant donné à l'Algérie, ne possède pas d'infrastructures dignes de son standing. Il y a, par ailleurs, un manque accru de complexes sportifs dans les grandes villes du pays. Les fédérations sont souvent contraintes de se rabattre sur les complexes sportifs de certaines structures avoisinantes et certains espaces des communes. La plupart des sites utilisés par les fédérations des sports dits «mineurs» pour les catégories jeunes ne sont pas couverts donc non appropriés pour la pratique de ces sports. Et les championnats ne respectent pas les chronogrammes préétablis du fait des intempéries qui empêchent la tenue de certains matches programmés. Les structures précitées sont souvent inaccessibles pour cause de manifestations internes. En basket-ball, la fédération dispose de plusieurs salles, mais qui sont souvent prises d'assaut par les catégories des clubs qui se préparent. Les fédérations des sports mineurs ne disposent pas de centres de formation pour former les jeunes athlètes qui constituent la pépinière. La Fédération algérienne de natation a de sérieux problèmes d'infrastructures : les seules piscines d'Alger-Centre ne suffisent absolument pas pour la vulgarisation de ce type de sport. En athlétisme, la Fédération ne dispose pas de ses propres stades. Les compétitions se tiennent toutes au complexe Mohamed-Boudiaf (stade annexe). Seul le stade du 5-Juillet qui comporte 8 couloirs a la capacité d'abriter les grandes compétitions. Les pistes des autres stades ne comprennent pas les couloirs en ligne droite et 6 couloirs en virage. La Fédération est souvent contrainte soit d'accélérer, soit de rejeter ses compétitions au profit des matches de football. Excepté le stade du 5 Juillet, les autres stades ne disposent pas de cabine de chronométrage électronique du temps des athlètes.

Les infrastructures sportives sont archaïques et vétustes
Sous la houlette du président Houari Boumediène, plusieurs stades ont vu le jour à Alger et à l'intérieur du pays. La création de la plupart de ces stades date de 1970. Par conséquent, ils présentent aujourd'hui, un état de dégradation avancé et ne s'adaptent plus aux nouvelles règles du sport. Du stade du 20 Août jusqu'aux stades de l'intérieur du pays, les locaux, les tribunes et la pelouse affichent un état de délabrement. La capacité d'accueil des tribunes est inférieure à la demande. On note une absence de commodités dans les locaux qui sont soit délabrés, soit exigus. Certains stades comme le stade d'El Harrach ou de Zioui et ceux de l'intérieur du pays ne peuvent pas abriter des matches nocturnes à cause du manque ou du dysfonctionnement des poteaux électriques. La pelouse des stades ne suscite pas la pratique d'un football de qualité parce qu'il y existe des flaques d'eau, des bosses. Pour certains stades, les gazons de la pelouse sont emportés, le football se pratique dans un tourbillon de poussière. Certains stades municipaux ne sont plus fonctionnels à cause des touffes d'herbe qui se lancent des défis sur la pelouse à la grande satisfaction des autres intrus qui se veulent spectateurs. Les pistes des différents stades, destinées à l'athlétisme, sont dégradées. Le tartan s'est emporté au profit du goudron. En cas de pluie, ces pistes deviennent quasiment impraticables à cause des flaques d'eau qui y jalonnent. Certaines superbes salles et palais des sports dont la création remonte à 1975 sont devenus méconnaissables. Ils ne peuvent plus recevoir les princes et les princesses du sport. La salle où se tenaient les grandes compétitions de handball, boxe, basket-ball est dans un état piteux.


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