Photo : Sahel Par Amirouche Yazid Les divergences entre le ministère de l'Intérieur et la Commission nationale de surveillance des élections législatives (Cnsel) ne sont pas encore aplanies. La commission, présidée par M. Seddiki Mohamed, ne va pas cependant jusqu'à prononcer sa dissolution. C'est ce que nous a indiqué un membre de la commission qui prenait part, en fin de journée d'hier, à une énième réunion de celle-ci. Notre source a nié par ailleurs la possibilité de voir la commission opter pour la dissolution définitive de son activité. Pour le moment donc, la commission ne cesse de revendiquer les moyens et surtout les prérogatives à même de lui garantir l'accomplissement de sa mission. Il faut noter que si les revendications relevaient des moyens logistiques nécessaires pour une telle mission, la commission a fini par réclamer «des prérogatives plus larges». Objectif : ne pas subir les pratiques de l'administration. Dans une déclaration faite il y a 48 heures, le directeur des libertés et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, M. Mohamed Talbi, avait réagi aux propos tenus par le premier responsable de la Commission nationale de surveillance des élections législatives (Cnsel), M. Seddiki Mohamed. Talbi estimait à cet effet que les réclamations de ladite commission sont exagérées. Abordant certains détails évoqués par les membres de la Commission Seddiki, il a souligné que «le ministère a respecté à la lettre les dispositions de l'article 87 de la loi électorale, relatif au soutien logistique». Installée pour contribuer à la surveillance des élections législatives, la Cnsel a déjà suspendu ses activités à plusieurs reprises. Les divergences devenaient par la suite persistantes. «Nous avons saisi le ministre de l'Intérieur sur les questions qui nous préoccupent, mais il n'a pas donné de suite favorable à nos doléances. Les problèmes sont donc toujours en suspens», soutenait son président. Ce dernier regrettait également que la commission ne soit pas écoutée quand c'est une personnalité neutre qui assure sa présidence. Le constat, selon lui, n'est guère rassurant. «La commission n'a pas de prérogatives. Ce n'est pas normal et nous refusons d'être des spectateurs ou des pions», déclarait-il. Plus qu'une incompréhension technique, M. Seddiki pose une question de confiance. Pour lui, «le ministère agit à sa guise et nous estimons qu'il est inconcevable que l'administration, qui est censée être neutre, s'implique dans nos affaires. Le problème, selon nous, n'est pas dans la commission, mais dans la confiance à redonner aux citoyens». Le bras de fer entre les deux parties est toujours en cours.