L'engouement pour l'informatique dans le milieu enseignant à Annaba a instauré une véritable émulation entre les différents établissements, aussi bien dans le secondaire que dans le moyen ou le primaire. Cet outil, qui s'est imposé depuis quelques années, est devenu incontournable pour tout enseignant qui veut actualiser ses connaissances, les parfaire, ou encore être au fait des nouvelles méthodes ou techniques introduites en pédagogie. L'accès, via internet, à des sites d'entraide entre enseignants du même palier, faire des échanges, interroger ses collègues sur tel ou tel programme ou se documenter, c'est aujourd'hui plus que nécessaire pour réussir un enseignement de qualité. La formation des enseignants dans le domaine informatique s'est imposée d'elle-même, balayant toute appréhension ou hésitation pour s'installer durablement. La nouvelle génération d'enseignants maîtrisant ou connaissant plus ou moins cet outil s'y est très vite adaptée et n'éprouve aucune difficulté quant à son utilisation, bien au contraire, elle y est attachée et y apporte son savoir-faire en la matière tout en suivant assidument la formation décidée par le ministère de l'Education et appliquée à la lettre par la direction de wilaya. «Je suis un mordu de l'informatique », nous confie un jeune professeur d'enseignement secondaire de mathématiques. «C'est magique ! Cela me permet de gagner un temps fou, car, d'un simple clic, je peux accéder à des sites où je peux trouver de l'aide sur les démarches à suivre pour la conduite d'un cours, les exercices d'application ou encore les conseils dont j'ai besoin pour le réussir ; je suis toujours la formation et je compte continuer pour me perfectionner.» Pour l'ancienne génération, habituée à la méthode traditionnelle, l'apprentissage se fait pas à pas ; le vieil enseignant suit tant bien que mal le module de formation ; certains sont enthousiasmés parce qu'ayant encore cette curiosité scientifique qui les taraude et qu'ils veulent satisfaire, tout en ne perdant pas de vue l'utilité de cette formation pour leur travail quotidien. D'autres ne sont vraiment pas chauds et se disent que rien ne vaut les bonnes vieilles méthodes, qui, elles, ont fait leur preuve. Cela ne les empêche pas, étant disciplinés, de suivre cette formation pour s'adapter aux nouvelles exigences. «Je ne nie pas l'utilité de cette formation», nous déclare un vieux professeur exerçant dans le moyen. «Mais vous savez, pour moi, rien ne vaut le contact des livres, le contact humain, les échanges de vive voix. Là, nous avons affaire à une machine froide, sans âme, des machines qui se ressemblent toutes, mais que voulez-vous ? On n'arrête pas le progrès.» La formation en informatique est toujours en cours à Annaba, elle est dispensée et organisée selon des horaires adaptés à chaque groupe ; en général des après-midi sont dégagés pour des groupes d'enseignants encadrés par des ingénieurs en informatique. Le programme élaboré et mis en application est enseigné avec des supports. Des séances de cours pratiques sont organisées et supervisées par les encadreurs qui orientent les apprenants. Côté équipement informatique, Annaba est apparemment bien lotie. En effet, les 33 lycées existants sont dotés de cet outil. Selon un responsable de la direction de l'éducation, il y a au niveau du secondaire 40 laboratoires, dont chacun est équipé de 15 micro-ordinateurs, d'un serveur et d'un micro portable avec un data show. Certains abritent 2 laboratoires et ont donc jusqu' à 30 micros. Pour le cycle moyen, sur les 71 CEM, 21 sont équipés, le reste le sera dès la réception du matériel acquis par le Centre d'approvisionnement en matériel et de maintenance des équipements didactiques (CAMMED) dans le cadre d'un marché international. Les écoles primaires ont toutes été dotées d'un micro portable et d'un data show. La direction de l'Education a décidé d'équiper partiellement ces établissements en attendant la dotation du CAMMED. «Les instructions du ministère sont suivies à la lettre en matière d'équipement et de formation ; nous en faisons une priorité. Il faudrait que tout enseignant exerçant à Annaba sache maîtriser cet outil pour pouvoir accéder au savoir et, à son tour, le transmettre ; il y va de l'avenir de nos enfants et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour réussir cette opération», a déclaré un responsable de la direction de l'education de Annaba.