C'est aujourd'hui, à l'Assemblée populaire nationale (APN), que sera adoptée la loi de finances 2009 après un débat houleux centré essentiellement sur la taxe sur les véhicules neufs achetés. 170 interventions des députés ont été enregistrées et 87 propositions d'amendement introduites auprès de la commission des finances de l'hémicycle. Citons à titre d'exemple l'article concernant la taxe de 1% sur les véhicules neufs, celui portant sur l'importation des véhicules de moins de trois ans et les nouvelles propositions touchant au pouvoir d'achat des salariés. Il faut rappeler que les interventions des «représentants du peuple» ont porté, entre autres, sur la fraude fiscale, la restructuration des entreprises qui souffrent de précarité, l'évaluation du taux de change, et le rôle des banques dans le financement de l'économie nationale. Les députés ont également souligné la nécessité de réviser le système fiscal relatif aux viandes blanches et la réduction des taxes sur la valeur ajoutée pour ce secteur, appelant à généraliser les cultures stratégiques, la céréaliculture, l'oléiculture… pour atteindre la sécurité alimentaire au niveau national. La nécessité de soutenir les prix des semences agricoles a été aussi abordée. De même que les effets et les répercussions sur l'Algérie de la crise financière mondiale. Les députés ont souligné que l'Algérie n'est pas à l'abri puisqu'elle est présente sur le marché international que ce soit par les exportations que par les importations, estimant que les dépôts de l'Algérie dans les banques américaines sont menacés. A propos de la taxe sur les véhicules neufs, qui s'est taillée une grande part dans le débat, le ministre des Finances, dans sa réponse aux interrogations des députés, a déclaré que la redevance de 1% sur le chiffre d'affaires des concessionnaires «répond à la volonté de souveraineté économique de l'Algérie pour encourager l'investissement». Le projet de loi de finances 2009, faut-il le rappeler, intervient dans une conjoncture économique caractérisée par une crise financière qui secoue le monde et dont les retombées négatives se font ressentir jour après jour. Les différents responsables algériens et plus particulièrement le ministre de l'Economie, Karim Djoudi, a rassuré à chacune de ses sorties médiatiques que l'Algérie est à l'abri de cette crise. Cette loi de finances, il faut le savoir, est élaborée sur la base d'un baril de pétrole fixé à 37 dollars, une croissance d'un niveau de 4,1% (6,6% hors hydrocarbures), un taux de change de 65 DA pour un dollar et un taux prévisionnel d'inflation de 3,5%. Elle prévoit un déficit budgétaire de près de 2 405 milliards de dinars, des recettes estimées à 2 786 milliards de dinars (1 628 milliards de dinars de fiscalité pétrolière et 1 158 milliards de dinars de fiscalité ordinaire), ainsi que des dépenses budgétaires totalisant 5 191 milliards de dinars. Le budget prévisionnel de fonctionnement est, quant à lui, de 2 594 milliards de dinars.