Le gouvernement syrien a dit refuser les observateurs de l'ONU appartenant à des pays membres du «groupe des Amis de la Syrie». Damas réitère sa position, ayant déjà refusé de laisser entrer en Syrie un membre de l'équipe avancée d'observateurs chargée de surveiller le cessez-le-feu, selon le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU. Les autorités syriennes ont déclaré «qu'elles n'accepteraient aucun membre de la Mission de supervision de l'ONU (MISNUS) qui serait originaire d'un pays membre des Amis de la Syrie».Le médiateur Kofi Annan a plaidé pour un déploiement «rapide» de la totalité des observateurs de l'ONU chargés du respect de la trêve en Syrie où une quinzaine d'entre eux tentent de recueillir des témoignages auprès de la population. L'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, a indiqué au Conseil de sécurité que la situation en Syrie continuait d'être «inacceptable». «Des mesures sont nécessaires pour le déploiement rapide de la mission car cela pourrait avoir un impact positif sur la situation», a rapporté M. Annan. Le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies a indiqué que 100 observateurs des 300 observateurs non armés prévus par la résolution 2 043 du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée le 21 avril dernier, se trouveront en Syrie dans un mois, dont 30 d'ici la fin de la semaine.Mais selon l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, le gouvernement syrien refuse les observateurs de l'ONU venant de pays membres du groupe des Amis de la Syrie qui compte 83 pays dont les Etats-Unis, la France, le Royaume Uni, l'Allemagne, l'Arabie saoudite et le Qatar. L'opposition syrienne a souhaité de son côté que la réunion de la Ligue arabe prévue aujourd'hui au Caire ouvre la voie à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sous le chapitre 7, qui permet d'imposer des mesures à un pays, y compris par la force. «Le régime syrien défie la Ligue arabe et le Conseil de sécurité en refusant d'appliquer l'initiative arabe et le plan de l'émissaire international Kofi Annan. Face à cette attitude, la Ligue arabe doit avoir une position ferme et ne pas croiser les bras», a déclaré Burhan Ghalioun, le chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition syrienne.La Ligue arabe a convoqué une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères pour examiner notamment le dossier syrien. Selon l'agence officielle Sana, la Syrie a fait échouer une infiltration de «terroristes» dans le village de Khirbet al-Joze, dans la région d'Idleb (nord-ouest) depuis la Turquie voisine. Les violences en Syrie ont fait au moins 11 100 morts en plus de 13 mois d'une révolte populaire qui s'est peu à peu militarisée face à la répression, selon l'OSDH. R. I.