Photo : M. Hacène De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Les jours se suivent et se ressemblent au niveau des structures de soins. L'hôpital, premier lieu de prédilection des malades, demeure à la recherche d'une harmonie «logistique» pour pouvoir prendre en charge les patients dans les meilleures conditions. Les multiples sorties ministérielles en matière d'amendement et de mise à niveau n'ont pas eu leur dernier mot sur la réalité qui prévaut au sein des centres universitaires hospitaliers. On souffle le chaud et le froid lorsqu'il est question de venir à la rescousse de cas urgents. D'un côté, on se targue des moyens dégagés par l'Etat et de l'autre au moment crucial, c'est la fuite en avant qui est exprimée. La problématique du médicament persiste. D'aucuns estiment que les molécules indispensables sont frappées d'indisponibilité. «Les assurances émises par les pouvoirs publics ne sont effectives que sur papier», confie un paramédical. Lui emboîtant le pas, un autre médecin affilié au syndicat des praticiens spécialistes lâche sans ambages : «Notre combat n'est pas uniquement lié au statut particulier de la corporation. Loin de là, il interpelle la tutelle pour se pencher sérieusement sur la situation catastrophique qui prévaut dans le secteur en vue d'aplanir ses maux.» Le baromètre de la bonne santé du secteur réside sans nul doute au niveau des CHU. C'est-à-dire au point culminant de la cartographie sanitaire qui entre en action au cas où les bobos ne sont pas apaisés dans les espaces de santé de proximité. Ce pivot est loin de répondre aux aspirations tracées par les ministres qui se sont succédé à la tête du département. Le cumul en défaillances s'en fait sentir malgré toutes les réalisations et équipements qui ont sanctionné les hôpitaux. Un seul fait vient confirmer cette thèse : le Centre anticancer qui aura pris plus qu'il n'en faut pour venir en aide aux malades qui s'entassent au quotidien au niveau du sous-sol en vue d'une séance souvent «hypothéquée» en chimio ou radiothérapie. L'avènement des machines tarde à voir le jour, et c'est le cas pour la structure toujours en phase de réalisation. Même chose pour l'imagerie à résonance magnétique (IRM). Les admis continuent de solliciter les clichés des cliniques privées. Au point de s'interroger si les étapes administratives sont plus importantes que les urgences ! L'introduction des espaces de proximité et l'amélioration du ratio par zones sont certes un acquis pour la population notamment vivant l'isolement dans certaines communes. A Constantine, la reconversion de l'hôpital militaire de Didouche-Mourad en un CHU civil apportera beaucoup de satisfaction aux hameaux limitrophes. Mais de l'avis des citoyens, ces prouesses devront se confirmer une fois que le patient n'est pas refoulé au seuil d'un tel service faute de médicaments ou de réactifs à usage laborantin.» C'est cela dont les malades ont besoin. «Une belle vitrine médicale est synonyme de traitement» ajoute-t-on. Aussi cohérent soit-il, le document portant réforme hospitalière initié par les pouvoirs publics «grippe» par pavillon. Sinon comment expliquer les latences et imperfections constatées sur le terrain et se rapportant particulièrement aux éléments basiques de la prise en charge ? Le fossé semble être grand entre les preneurs de décisions et les acteurs principaux de la santé. Et l'on exhumera la suggestion évoquait antérieurement prévoyant un débat national sur le système de santé en Algérie. Un conclave qui circonscrirait notamment les non-dits afin de refocaliser les réformes en prenant en compte les orientations de l'organisation mondiale (OMS). L'Etat consacre un budget colossal au secteur. Unanimes, toutes les parties reconnaissent cette attention particulière. Mais le patient surtout chronique demeure sous traité. Du moins sa prise en charge est perturbée par les diverses pénuries et instabilités des ersatz médicamenteux.