FFS : mobiliser oui, mais convaincre… Même s'ils arrivent à mobiliser les militants et autres citoyens, lors de leurs meetings électoraux à travers les localités de la wilaya de Tizi Ouzou (à l'exception de celui du stade Oukil- Ramdane), les responsables et les candidats du Front des forces socialistes (FFS) de cette wilaya ne savent pas encore s'ils sont arrivés à convaincre leurs auditoires sur le bien-fondé de leur décision de participation aux législatives du 10 mai et la nécessité d'aller glisser dans l'urne le bulletin représentant leur liste de candidats. Le candidat tête de liste de ce parti, Rachid Halet, militant du parti et de la cause amazighe depuis les années 70, attire beaucoup de gens dans les villes et villages de la wilaya. Beaucoup cependant font le déplacement pour découvrir celui que l'on a surnommé «la matière grise» du FFS, ayant activé durant tout ce temps dans les coulisses.«On ne peut pas savoir si on arrive à les convaincre, mais le fait que les gens viennent en masse, c'est déjà une bonne chose, puisque l'un des objectifs de notre pays est de remobiliser la société», dit un jeune militant qui a assisté «au succès du meeting d'Azeffoun», non sans penser que les animateurs des meetings devraient «recadrer leurs discours sur le risque d'ingérence étrangère, en explicitant dans quelle mesure ce risque existe et en dénonçant les vrais acolytes locaux de la main de l'étranger». Le FFS dispose de quelques dix jours pour convaincre l'électorat abstentionniste de la wilaya.
L'abstention bénédiction du FLN Les candidats du Front de libération nationale (FLN) continuent leur bonhomme de chemin dans cette campagne avec une sérénité déconcertante, à un moment où la morosité résiste aux assauts des sorties électorales. Plusieurs dizaines de personnes, toujours puisées au sein de la «famille révolutionnaire», assistent aux meetings des candidats de ce parti dans chaque localité. Des sorties animées généralement par le mouhafedh local et député, qui est aussi tête de liste de l'ex-parti unique, ainsi que les autres candidats et autres cadres locaux de cette formation politique. Explication donnée par un jeune militant à cette sérénité. «L'abstention ambiante est une bénédiction pour notre parti parce que nos militants vont voter, mais si les abstentionnistes votent, ils ne choisiront pas notre liste», dit-il avec un sourire narquois, non sans préciser que les électeurs du RND et des islamistes sont aussi disciplinés que ceux du FLN.
Décidément, le ridicule ne tue pas… Les petits partis en lice dans cette compétition électorale pour les législatives du 10 mai n'ont décidément peur de rien. Même pas du ridicule. Certains chefs de ces «partis» qui ont fait le déplacement dans la ville des Genêts, n'ont pas hésité à appeler à un «vote massif» pour les candidats de leur liste, seuls à assister à leur «meeting» électoral dans une salle de la maison de la culture désespérément vide. Il est vrai que pour eux, qui n'apparaissent qu'une fois tous les cinq ans, seule la présence de la Télévision compte. Le discrédit du scrutin du 10 mai passe aussi par la présence de ces minuscules partis.