Le directeur général de l'Etusa (Etablissement public de transport urbain et suburbain Alger), M. Krim Yacine, a remis en cause, hier, le préavis de grève, du 26 avril au 2 mai prochain, déposé par des membres du syndicat de l'entreprise et a décidé de saisir la justice tout en affirmant que «les portes du dialogue restent ouvertes». S'exprimant lors d'une conférence de presse, M. Krim a affirmé que ce préavis de grève, lancé par 17 syndicalistes, est illégal en raison de la suspension du bureau de la section syndicale, laquelle a été renouvelée en janvier dernier. Il précisera, en outre, que les syndicalistes ont décidé de passer à l'acte suite à la mutation d'un travailleur. Donc, selon lui, il s'agit d'une action initiée pour des raisons purement «personnelles» et qui vise à prendre en otage les 2 700 employés de l'Etusa. «Ces personnes veulent vivre dans les troubles et la stabilité ne les arrange pas», a-t-il tonné devant une centaine de travailleurs qui ont assisté à la rencontre. «Ces gens revendiquent un rappel depuis 1997. Pourquoi pas depuis 1962 ?», a-t-il ironisé. Pis encore, selon lui, ces syndicalistes revendiquent même qu'on arrête de recruter des femmes. Le conférencier a indiqué également que les revendications émises par les syndicalistes, notamment la révision de certaines primes et l'application de la convention collective promulguée en 1997, ont été déjà satisfaites, tout en expliquant que le dialogue entre la direction et la section syndicale «légale» est toujours en cours pour revoir la situation professionnelle des travailleurs, particulièrement sur le plan salarial. M. Krim a soulevé d'ailleurs les difficultés qu'a connues l'Etusa jusqu'en 2010 et ce, avant de bénéficier d'un soutien de l'Etat et de l'effacement des dettes de l'entreprise, ce qui lui a permis d'engager des investissements et de lancer un plan de redressement. Ainsi, il assure que l'entreprise a pu augmenter son effectif de 2 500 à 2 700 employés, réaliser des simulateurs et une auto-école, réduire de 50% les charges de l'entreprise grâce à l'amélioration de la gestion et augmenter de 20 % les salaires des travailleurs. Sur ce point, il a déclaré que personne ne touche actuellement 15 000 DA à l'Etusa, allusion faite à la plateforme de revendications qui parle de salaires en dessous du Smig. De son côté, le secrétaire général du syndicat de l'entreprise a tenu à rappeler les acquis des travailleurs, assurant que des choses restent à faire, mais privilégie pour cela le dialogue et la concertation. A rappeler enfin que les syndicalistes affiliés à l'Ugta de l'Etusa ont décidé de paralyser l'entreprise à partir du 2 mai prochain, selon un communiqué transmis à la presse nationale. S. B.