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Aucun pays n'applique totalement les mesures antitabac
Selon le dernier rapport de l'OMS sur la lutte contre le tabagisme dans le monde
Publié dans La Tribune le 31 - 05 - 2008


Synthèse de Mohamed Medjahdi
Dans un nouveau rapport, l'OMS (Organisation mondiale de la santé) a publié de nouvelles données sur la lutte antitabac, montrant que, malgré les progrès accomplis, aucun pays n'applique totalement l'ensemble des principales mesures de lutte antitabac. L'organisation mondiale propose, ainsi, une approche qui, si elle était adoptée par les pouvoirs publics, permettrait d'éviter des dizaines de millions de décès prématurés dans les cinquante prochaines années.
L'OMS constate dans un rapport qui présente la première analyse exhaustive du tabagisme et de la lutte antitabac dans le monde, que 5% seulement de la population mondiale habite dans des pays qui protègent totalement leur population en appliquant l'une des mesures fondamentales pour réduire la consommation de tabac. Le rapport révèle, également, qu'à l'échelle mondiale, les recettes fiscales perçues sur le tabac sont 500 fois supérieures aux sommes dépensées par les pouvoirs publics pour lutter contre le tabagisme. Par ailleurs, il estime que l'on pourrait, dans la quasi-totalité des pays, augmenter considérablement les taxes sur le tabac –l'approche de loin la plus efficace– ce qui permettrait de disposer d'une source de financement durable pour appliquer l'ensemble des six stratégies recommandées, baptisé «MPOWER». Dans ce document, le directeur général de l'OMS, Dr Chan, affirme que «des efforts de plus en plus grands sont déployés pour lutter contre le tabagisme mais la quasi-totalité des pays doivent en faire davantage. Ces six stratégies sont à la portée de tous les pays, riches ou pauvres. Si nous les appliquons simultanément, nous avons toutes les chances de faire reculer cette épidémie qui progresse».
Le Dr Chan a présenté le rapport de l'OMS sur l'épidémie mondiale de tabagisme lors d'une conférence de presse, en compagnie de Michael Bloomberg, maire de New York. Ce rapport a été établi avec le soutien financier de Bloomberg Philanthropies. «Le rapport publié, aujourd'hui, est révolutionnaire», a déclaré M. Bloomberg. «Nous disposons pour la première fois d'une approche rigoureuse et de données fiables auxquelles nous devons tous prendre nos responsabilités. Aucun pays n'applique complètement toutes les stratégies MPOWER et 80% des pays n'en appliquent aucune. Si les mesures de lutte antitabac sont parfois controversées, elles permettent de sauver des vies et les pouvoirs publics doivent accroître leurs efforts dans ce sens.» La chargée de la communication a évoqué les six stratégies MPOWER qui sont les suivantes : Monitoring : surveiller la consommation de tabac et les politiques de prévention –Protecting : protéger la population contre la fumée du tabac - Offering : offrir une aide à ceux qui veulent arrêter de fumer –Warning : mettre en garde contre les méfaits du tabagisme –Enforcing : interdire la publicité en faveur du tabac, la promotion et le parrainage - Raising : augmenter les taxes sur le tabac. Dans le rapport qui nous a été adressé, on précise que l'épidémie touche maintenant les pays en développement, où devraient survenir 80% des huit millions de décès annuels attribuables au tabac prévus d'ici à 2030. Le document explique que ce phénomène est dû à une stratégie mondiale de l'industrie du tabac qui cible les jeunes et les adultes dans les pays en développement afin de rendre mortellement dépendantes des millions de personnes chaque année. En particulier, le choix des jeunes femmes comme cibles est considéré comme l'un des «faits les plus inquiétants pour l'évolution de l'épidémie.»
On continue de fumer dans les hôpitaux et dans les écoles !
L'analyse mondiale établie par l'OMS sur la base des informations fournies par 179 États membres donne aux pouvoirs publics et à d'autres parties prenantes une base pour contrôler les efforts qui seront entrepris dans les années à venir afin d'endiguer l'épidémie. Les stratégies MPOWER donnent à ces pays des orientations afin qu'ils respectent leurs engagements vis-à-vis de la convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac, entrée en vigueur, en 2005, et qui fait l'objet d'un large consensus. L'OMS, poursuit le rapport, collabore également avec des partenaires mondiaux afin d'offrir davantage d'aide aux pays pour mettre en œuvre les stratégies. La chargée de la communication a affirmé que selon le Dr Douglas Bettcher, directeur de l'Initiative pour un monde sans tabac, les six stratégies MPOWER devraient permettre d'affronter efficacement l'épidémie de tabagisme. «Ces stratégies créeront des conditions propices pour faciliter le sevrage tabagique, pour protéger les populations du tabagisme passif et pour éviter que les jeunes ne commencent à fumer», a-t-il déclaré.
5% seulement de la population mondiale est protégée par une législation nationale relative à l'interdiction de fumer et, dans 40% des pays, il est encore permis de fumer dans les hôpitaux et dans les écoles. En outre, 5% seulement de la population mondiale vit dans des pays où la publicité en faveur du tabac et la promotion sont totalement interdites; seuls quinze pays, représentant 6% de la population mondiale, exigent l'apposition de mises en garde illustrées sur les emballages de produits du tabac; seuls neuf pays, représentant 5% de la population mondiale, disposent de services exclusivement destinés au traitement de la dépendance à l'égard du tabac. Dans les pays à revenu intermédiaire, les recettes fiscales tirées du tabac sont plus de 4 000 fois supérieures aux dépenses consacrées à la lutte antitabac et, dans les pays à revenu faible, plus de 9 000 fois supérieures. Les pays à revenu élevé perçoivent grâce au tabac des recettes fiscales 340 fois plus élevées que les sommes qu'ils consacrent à la lutte contre le tabagisme. Pourtant, il est consommé partout dans le monde car il est vendu à bas prix et largement commercialisé à l'aide de techniques persuasives. Ses dangers, précise le rapport, sont souvent ignorés et les politiques publiques antitabac sont incohérentes.
Surveiller la consommation de tabac et les politiques de prévention
La plupart des effets nocifs du tabac sur la santé n'apparaissent que plusieurs années, voire plusieurs décennies, après avoir commencé à en consommer. Donc, si la consommation de tabac augmente partout dans le monde, la morbidité et les mortalités liées au tabac n'ont pas encore atteint leur maximum. Ce dossier illustre l'aggravation de la terrible épidémie de tabagisme. Il expose les efforts entrepris à l'échelle mondiale en matière de lutte antitabac et explique comment endiguer cette épidémie évitable grâce à une série de six stratégies efficaces. Malheureusement, comme précisé dans le rapport, l'épidémie touche désormais aussi les pays en développement, où, dans quelques décennies, surviendront 80% des décès liés au tabagisme. Ce phénomène est dû à une stratégie commerciale appliquée par l'industrie du tabac à l'échelle mondiale, qui cible les jeunes et les adultes dans les pays en développement. En outre, l'industrie du tabac s'adresse de manière persuasive aux femmes, qui, pour la plupart, ne fument pas encore, afin d'exploiter ce nouveau marché potentiel. Le tabagisme est une épidémie induite par l'homme et tout à fait évitable. Pourtant seulement 5% de la population mondiale habite dans un pays qui protège sa population en appliquant l'une des interventions fondamentales permettant de réduire considérablement la consommation de tabac.
Il convient de mieux évaluer la consommation de tabac et ses effets. Actuellement, un pays sur deux dans le monde –deux pays en développement sur trois– ne dispose pas de données de base sur la consommation de tabac chez les jeunes et les adultes. Dans plus de la moitié des pays –où résident près des deux tiers de la population mondiale– il est permis de fumer dans les bâtiments publics, les lieux de travail et autres lieux clos. Dans plusieurs pays industrialisés, l'interdiction de fumer sur le lieu de travail a permis de réduire la consommation de tabac de 29% en moyenne chez les travailleurs. Seulement 5% de la population mondiale a accès à des services exclusivement destinés au traitement de la dépendance à l'égard du tabac. Les fumeurs éprouvent des difficultés à arrêter de fumer par leurs propres moyens ; une aide et un soutien leur sont, dans la plupart des cas, profitables. C'est aux systèmes de soins des pays qu'il incombe en premier lieu de traiter la dépendance à l'égard du tabac.
Une jeunesse libérée du tabac
Les mises en garde illustrées sur les paquets de tabac ont un effet dissuasif. Pourtant, seuls quinze pays, représentant 6% de la population mondiale, exigent que des mises en garde illustrées recouvrent au moins 30% de l'emballage de ces produits. Plus de 40% de la population mondiale vit dans des pays où l'utilisation d'expressions trompeuses et fallacieuses, telles que «légères» ou «à faible teneur en goudrons» –qui, en réalité, ne signifient pas que le risque pour la santé est plus faible– n'est pas interdite.
Un enfant sur deux environ vit dans un pays où la distribution gratuite de produits du tabac n'est pas interdite. Des études comparatives, réalisées à l'échelle nationale avant et après une interdiction de la publicité en faveur du tabac, ont montré qu'après l'interdiction, la consommation pouvait baisser de 16%. Dans les pays à revenu élevé, une augmentation des taxes sur le tabac de 10% entraîne généralement une baisse de 4% de la consommation. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, cette baisse est d'environ 8%. Une augmentation de 70% du prix des produits du tabac permettrait d'éviter jusqu'à un quart des décès liés au tabac dans la population actuelle de fumeurs.
M. M.


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