Photo : Riad Par Amel Bouakba L'infertilité d'un couple est en général largement attribuée à la femme qui subit souvent une grande partie des examens. Souvent à tort. Depuis plusieurs années les études montrent que la fertilité masculine est en déclin. En fait, les causes de l'infertilité sont à peu près également réparties entre l'homme et la femme. Aujourd'hui, le terme d'infertilité est préféré à la stérilité car les difficultés à procréer peuvent parfois être réglées. Dans certains cas, il suffit juste de favoriser la fécondation. Lorsqu'il y a un problème d'obstruction des trompes utérines chez la femme ou des canaux génitaux, une intervention chirurgicale peut résoudre le problème. Si ce sont des troubles de l'ovulation qui sont en cause, un traitement hormonal peut suffire pour régler ces troubles et favoriser la procréation. Dans d'autres cas les difficultés à procréer peuvent être palliées par les techniques de procréation médicalement assistée. Toutefois, l'Algérie semble très en retard dans ce domaine par rapport aux pays voisins. Pas pour longtemps, à en croire le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, qui a fait part récemment de la réalisation de trois nouveaux centres régionaux spécialisés dans la procréation médicalement assistée (PMA) à l'Est, à l'Ouest et au Sud du pays. Ainsi, la réalisation de ces structures permettra la prise en charge du problème de l'infertilité dont souffrent de nombreux couples en Algérie.Actuellement, le secteur public dispose d'un seul centre spécialisé au niveau du CHU Nafissa-Hamoud (ex-Parnet). Il s'agit du centre de PMA, inauguré dernièrement au niveau du service de gynécologie-obstétrique de ce CHU. D'après Ould Abbès, «l'objectif est de répondre au mieux aux besoins des couples inféconds et d'assurer aux démunis, l'accès aux techniques de pointe d'assistance médicale à la procréation qui enregistrent actuellement une maîtrise parfaite liée à un savoir-faire avéré dans le domaine». Il est bon de noter qu'une réflexion et une concertation ont été menées et ont conduit à l'élaboration du guide de bonnes pratiques cliniques et biologiques de la procréation médicalement assistée qui a fait l'objet d'une instruction ministérielle en mai 2000». Ce travail constitue pour l'heure le cadre réglementaire et normatif régissant l'exercice de la PMA tant au niveau des secteurs publics que privés. Par ailleurs, le projet de texte de la nouvelle loi sanitaire en cours, devra également intégrer toutes les dispositions juridiques liées à l'exercice de ces pratiques, de leur organisation et développement ainsi que les dispositions pénales et les sanctions liées aux manquements dans cet exercice. La mise en place du registre de procréation médicalement assistée dans le cadre des programmes dédiés à la santé est d'autre part prévue. Ainsi, l'ouverture de ce centre dans le secteur public va permettre aux couples aux revenus modestes de bénéficier d'une prise en charge totale et gratuite. Pour rappel, «les techniques de procréation médicalement assistée ont déjà été réalisées au CHU d'Hussein-Dey par le Pofesseur Laliam et le docteur feu Ftouki au début des années 90 avec neuf naissances enregistrées par la fécondation in vitro, situant ainsi, déjà à l'époque, l'Algérie comme le premier pays africain à réussir cette performance et comme précurseur en la matière», soulignent les responsables du centre. Actuellement, les méthodes de procréation médicalement assistée sont assurées par les cliniques privées (9 centres de PMA). Toutefois, les prestations qui y sont fournies coûtent les yeux de la tête et le taux de succès n'est pas toujours au rendez-vous. Mais le jeu en vaut la chandelle, comme on dit. Le sacrifice en vaut la peine, selon de nombreux couples qui ont du mal à concevoir un bébé. Selon les problèmes et les causes de l'infertilité, différentes techniques médicales, de la fécondation in vitro (FIV), à la fécondation par micro-injection (Icsi) peuvent être utilisées pour aider à la procréation et réaliser le rêve de devenir parents. A. B.