Lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger, le Parti socialiste des travailleurs (PST), représenté par son nouveau secrétaire général Mahmoud Rachidi, a réitéré son appel à «un rassemblement de la gauche» devant «regrouper les forces démocratiques qui militent pour un véritable changement politique dans le pays et contrecarrer la politique libérale du pouvoir en place». Pour le PST, l'occasion est opportune pour construire «le rapport de force qui nous permettra d'imposer nos droits démocratiques et sociaux de façon à promouvoir la politique anti-libérale et anti-impérialiste et servir les travailleurs et les masses populaires de notre pays». Le représentant du PST est d'autant plus confiant dans sa démarche que le front social est en ébullition, pratiquement à tous les niveaux : «En pleine campagne électorale, les luttes et les mobilisations pour les revendications économiques, sociales et démocratiques ne se sont pas arrêtées.» Il cite, entre autres, les mouvements protestataires enclenchés par les travailleurs des deux secteurs de l'éducation et de la santé, les greffiers, les employés de Cevital à Béjaïa et les manifestations des jeunes à Jijel. Rejetant avec force les résultats du scrutin du 10 mai et le mode de vote à la proportionnelle qui, selon lui, fausse les calculs et privilégie «une ancienne majorité», en l'occurrence l'Alliance présidentielle, le SG du PST, soutient que ces dernières élections législatives n'apportent aucun changement :«Les résultats ne sont pas crédibles et n'apporteront aucun changement pour le pays du moment que c'est toujours l'Alliance présidentielle qui s'accapare la majorité des sièges de la Chambre basse du Parlement. De toutes façons, c'était prévisible. Nous l'avons dit dans notre communiqué du 1er avril dernier, nous ne nous faisons pas d'illusions quant aux résultats de ce scrutin.» Et le conférencier de poursuivre: «Il n'est pas normal que le ministre de l'Intérieur donne les résultats définitifs du scrutin à un moment où l'opération de dépouillement n'est pas terminée dans plusieurs bureaux de vote et les PV non signés.» Aussi, considère le PST, «la campagne électorale n'a pas atteint le niveau souhaité. Il n'y avait pas de débat contradictoire sur les programmes». Sur un autre plan, «de grandes sommes d'argent ont été dépensées par les partis au pouvoir, ceux là même qui se permettent de faire la fête pour un taux d'abstention de 57%. Cela indique que la crise est plus profonde que nous ne le croyons». Sur un autre registre, le représentant du PST soutient que des violations ont été enregistrées à l'échelle nationale. Il rapporte que dans la ville de Laghouat, «le centre de vote 15 a été fermé de 9h jusqu'à midi parce que des militaires, venus avec des procurations en grand nombre, ont refusé la demande des encadreurs de contrôler les papiers». A Hassi R'mel, toujours selon ses dires, «une femme parmi les encadreurs du bureau de vote, a été prise en flagrant délit entrain de dicter à une électrice le numéro du bulletin à mettre dans l'urne». Selon le représentant du PST, il y a eu même des cas de violences physiques. Par ailleurs, interrogé sur les observations pratiquement positives des «observateurs internationaux», venus en Algérie pour le scrutin, le représentant du PST affirmera que ces derniers ne sont pas une référence pour le parti pour la simple raison qu'ils ne sont pas crédibles à ses yeux: «Il n'y a qu'à voir leurs positions en Libye, en Grèce et autres pays». Pour rappel, le parti n'a obtenu aucun siège à l'Assemblée populaire nationale (APN). K. M.